Nous accueillons ce matin M. Roger Genet, docteur en enzymologie et ingénierie des protéines, directeur général de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) depuis mai 2016. M. Genet est candidat au renouvellement de ses fonctions et en application de l'article L. 1451-1 du code de la santé publique, sa nomination doit être précédée de son audition par les commissions compétentes du Parlement. Je précise toutefois que le Sénat n'ayant pas encore été formellement saisi par le Gouvernement de la demande d'audition de M. Genet, celle-ci s'effectue sous réserve de la transmission de la lettre du Premier ministre au Président du Sénat.
Créée en 2010 dans le sillage du Grenelle de l'environnement, l'Anses est chargée d'évaluer les risques sanitaires dans les domaines de l'alimentation, de l'environnement et du travail. Tout comme l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), l'Anses a vocation à éclairer le débat public sur des questions de sécurité sanitaire où le besoin d'objectivation scientifique se fait fortement sentir. L'affaire Lactalis ou encore l'utilisation du glyphosate l'ont démontré dans la période récente.
Votre audition sera l'occasion, presque dix ans après sa création, de dresser le bilan de l'action de l'Anses. L'agence est-elle parvenue à s'imposer dans le paysage de la prévention sanitaire en France ? Est-elle, selon vous, correctement dimensionnée en termes de moyens humains et financiers pour relever les défis de la sécurité alimentaire et environnementale dans notre pays ?
Par ailleurs, quand nous évoquons la sécurité sanitaire, nous nous focalisons bien entendu sur la santé humaine, en négligeant quelque peu la santé animale et végétale qui représente pourtant un enjeu majeur pour notre propre santé, notamment au travers de notre alimentation. Or l'Anses est un peu l'équivalent de l'ANSM dans le domaine vétérinaire. Sur ce point, peut-être pourriez-vous nous éclairer sur les grands enjeux actuels et à venir de la santé animale qui devraient, selon vous, appeler la vigilance des pouvoirs publics. Je pense, par exemple, au problème de l'antibiorésistance chez les animaux qui pourrait avoir des conséquences pour notre sécurité alimentaire et à terme pour notre santé.