Monsieur le sénateur, je partage profondément l’esprit de votre proposition. Nous avons évidemment à agir dans ce sens. Comme vient de le dire le rapporteur, cela vaut particulièrement pour les outre-mer, mais aussi pour l’ensemble de la France. Nous devons avoir une vision, que l’on pourrait qualifier d’inductive, de l’approche historique. Nous prendrons des initiatives prochainement pour que cette histoire inductive, autrement dit une bonne connaissance de son environnement historique et patrimonial, soit proposée aux enfants, y compris à l’école primaire, où des projets pédagogiques extrêmement intéressants peuvent être menés en la matière.
S’agissant des outre-mer, un certain nombre de progrès ont déjà été accomplis au cours des dernières années, voire des dernières décennies. Je l’ai d’ailleurs vécu moi-même lorsque, afin de prendre en compte les situations régionales particulières et les patrimoines culturels locaux, une pratique d’adaptation des programmes a été inaugurée dès 1999 dans les départements et régions d’outre-mer. La loi d’orientation n° 2000-1207 du 13 décembre 2000 d’orientation pour l’outre-mer a entériné cette pratique d’adaptation, qui se fait par ajout et/ou substitution de thèmes.
Je vois le sénateur Karam hocher la tête en signe d’approbation. Il se trouve que nous avons vécu ensemble ce type d’expérience pour la Guyane, mais cela fut le cas aussi, je le sais, pour d’autres territoires.
Ainsi, les programmes de l’école et du collège entrés en vigueur à la rentrée 2016 ont fait l’objet d’une démarche d’adaptation pour les départements et régions d’outre-mer. Ont été concernés les programmes d’histoire et de géographie des cycles 3 et 4 – du CM1 jusqu’à la troisième –, mais aussi, et pour la première fois, les programmes de sciences de la vie et de la Terre du cycle 4.
Enfin, l’article L. 311-4 du code de l’éducation prévoit que les programmes scolaires comportent des enseignements permettant d’accéder à la connaissance des différentes cultures présentes sur le territoire français.
Il y a, à mon sens, deux dimensions dans votre questionnement. Tout d’abord, il y a cette dimension d’histoire inductive, à laquelle je viens de répondre. J’y suis très favorable dans nos pratiques, et nous allons le faire toujours davantage. Ensuite, il y a, ce que nous avions déjà dans l’amendement précédent, le souhait d’une meilleure connaissance des outre-mer par l’ensemble de nos élèves, ce à quoi je veillerai, bien entendu.
Considérant que votre amendement est satisfait, j’en demande le retrait, faute de quoi j’émettrai un avis défavorable.