Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 15 mai 2019 à 14h30
Pour une école de la confiance — Articles additionnels après l'article 1er bis F

Jean-Michel Blanquer :

Le rapporteur l’a rappelé, c’est en fait inscrit dans les programmes. §

Tout d’abord, comme vous l’appelez de vos vœux, nous allons systématiser l’enseignement de la programmation, en conformité avec les programmes. Cela correspond à un besoin, sur lequel je veux m’arrêter un instant, dans le prolongement de ce que vous avez dit très justement. Il ne s’agit pas seulement de donner une compétence nouvelle, dans un domaine très important en notre siècle, même si c’est déjà une raison suffisante.

En effet, la programmation apporte en plus un élément cognitif essentiel aux élèves : la logique, un mot clé que nous devrions prononcer plus souvent et dont nous avons plus que jamais besoin. C’est évidemment rattachable aux autres savoirs fondamentaux que nous voulons pour les élèves, à savoir les mathématiques, évidemment, mais aussi la grammaire. Rien ne ressemble plus à la logique de grammaire de phrase que la logique de programmation, notamment dans les logiciels conçus pour les enfants. L’initiation à la programmation est donc doublement positive.

C’est un engagement clair que je prends devant vous, un engagement qui ne nécessite pas de mesure législative supplémentaire et qui sera mis en œuvre dès les prochaines années. Il s’agira d’une systématisation, selon une progression que vient d’expliciter M. le rapporteur, aux différents cycles de l’évolution de l’élève.

Madame la sénatrice, j’ajouterai un point de nature à vous rendre plus optimiste. Dans votre propos, vous vous êtes inquiétée du retard pris par la France. Au contraire, je puis vous assurer que nous sommes en train de prendre une très grande avance, non seulement grâce à la mesure que je viens d’évoquer, laquelle avait été amorcée sous le quinquennat précédent, mais aussi parce que la réforme du lycée est en train de mettre en place deux choses uniques au monde pour des jeunes de cet âge : l’apprentissage d’une informatique élaborée systématiquement pour tous les élèves de seconde ; le développement d’un enseignement de spécialité – 4 heures en première et 6 heures en terminale –, intitulé « Numérique et sciences informatiques ». À ce jour, et cela fait partie des informations que je voulais vous donner, nous savons que 14 % des élèves actuellement en seconde ont déjà exprimé le souhait de suivre cette spécialité l’an prochain.

Nous l’avons implantée dans plus de la moitié des lycées. C’est une discipline totalement nouvelle, pour laquelle nous avons créé, comme je l’ai annoncé voilà quelques semaines, le Capes d’informatique, ce qui est une forme de consécration. Elle sera suivie, dans quelques années, par la création d’une agrégation d’informatique.

Il s’agit d’un changement de paradigme au sein du système scolaire français, dont on ne doit pas sous-estimer l’importance. À partir de la rentrée prochaine, nous entrons dans une véritable inclusion de l’informatique au cœur même de notre système éducatif, non seulement avec la systématisation de l’enseignement de la programmation à l’école primaire, mais aussi par la présence, au cœur du lycée, de cet enseignement numérique, qui aura plusieurs vertus. Nous allons notamment pouvoir inciter plus de jeunes filles, et vous devez y être sensible, madame la sénatrice, à suivre cet enseignement de spécialité en fin de seconde. Nous aurons ainsi une plus grande proportion de jeunes femmes dans les carrières numériques du futur.

Pour ces raisons, je sollicite le retrait de cet amendement.

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