J’ai demandé la parole après avoir entendu l’intervention de notre collègue M. Bonhomme. Bien entendu, des choses sensées ont été dites après, mais je crois tout de même que le rôle de l’école consiste d’abord à apprendre l’émancipation. Cela signifie que l’école doit apprendre à nos enfants à ne pas être esclaves de nos écrans. Elle doit leur apprendre à ne pas être esclaves de leurs données personnelles, mais aussi à comprendre le monde dans lequel on vit, à pouvoir maîtriser les choses qui ne sauraient venir du nord de la Californie sans qu’on les comprenne !
Je nous sens tomber dans une forme de désespérance quand j’entends dire que la France ne dispose pas des personnels formés pour cet objectif. Je me souviens de ce que j’ai appris dans les années 1980, de la part d’enseignants qui n’avaient certainement pas appris le codage. Eh bien, ils me l’ont appris ! Quarante ans après, quels progrès a-t-on fait ? J’ai l’impression qu’on a régressé par rapport à ce que des enseignants de mathématiques étaient capables de faire à l’époque.
Ne serait-il pas temps d’afficher cette ambition comme volonté politique ? On peut s’interroger sur le point de savoir si cette disposition relève ou non du domaine réglementaire. Tel est probablement le cas, mais nous en avons tellement fait qui relève du domaine réglementaire depuis hier… Sur ce sujet, posez-vous la question : depuis quarante ans, a-t-on progressé par rapport à ce que faisaient les enseignants de mathématiques d’alors ? Je n’en suis pas certain. Peut-être pouvons-nous marteler cette volonté en adoptant cet amendement.