Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 15 mai 2019 à 14h30
Pour une école de la confiance — Articles additionnels après l'article 1er bis G

Jean-Michel Blanquer :

Si je n’avais pas voulu prendre la parole, cette dernière intervention m’y aurait naturellement conduit… Cependant, je serai bref pour répondre à l’invitation de Mme la présidente de la commission.

Il est évident qu’un absentéisme est dû aux élèves et qu’un autre l’est à l’institution. L’un n’exonère pas de l’autre et il faut s’attaquer aux deux problèmes. Sur ce sujet, comme sur tous les autres, nous devons faire preuve de lucidité et ne pas nous raconter d’histoires !

Oui, il y a un problème d’absentéisme des élèves, nous devons réagir et nous ne devons pas rester passifs.

Ce phénomène peut concerner des élèves pauvres, mais pas seulement eux, et ce point ne doit surtout pas nous aveugler. Il n’est pas bon qu’un élève n’aille pas en classe et le fait qu’il soit en difficulté sociale ne doit pas nous empêcher d’agir. C’est même le contraire, parce que, si un élève est en difficulté, le fait d’être absent aggrave les choses. Il y aurait donc une sorte de fausse bienveillance à se désintéresser de ce sujet.

Je pense depuis longtemps qu’il ne faut pas avoir une vision restreinte de cette question. Nous devons éviter d’apporter aveuglément la même solution à tout le monde de façon indifférenciée. C’est pourquoi je suis en faveur de mécanismes qui permettent de regarder chaque cas et nous allons faire des propositions dans les temps qui viennent. Nous allons donc avancer, mais pas au travers de cette loi, dont ce n’est pas le sujet.

En ce qui concerne l’absentéisme dû à l’institution, évoqué notamment par Mme la sénatrice Darcos et par M. le sénateur Tourenne, il est exact de dire que les modalités actuelles d’examen conduisent à une sorte d’effilochage du mois de juin, mais la situation va changer.

On oublie souvent de parler de cet aspect de la question, lorsqu’on parle de la réforme du baccalauréat, et je profite de l’occasion qui m’est donnée pour le faire. À partir de 2021, il y aura une véritable révolution : la diminution du nombre des examens permettra de les reporter à la fin du mois de juin. Je rappelle que seules deux épreuves seront communes à l’ensemble des élèves du baccalauréat général, la philosophie et l’épreuve orale. Cela va considérablement décongestionner le système éducatif, avec un impact non seulement pour les élèves de terminale, mais aussi pour ceux de première et de seconde, et des effets de bord sur l’ensemble du système.

Il est donc bien prévu de responsabiliser l’institution sur cet aspect des choses et l’effet de cette révolution sera complet dans deux ans.

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