Comme je l’ai dit hier, il est proposé, au travers de l’article 2, une mesure profondément sociale, dans l’intérêt de nos enfants. Elle permettra à 26 000 enfants de recevoir une instruction dès l’âge de 3 ans. N’oublions pas, mes chers collègues, que ce chiffre est à mettre en perspective avec les disparités qui existent entre les territoires en matière de taux de scolarisation.
J’entends les craintes de certains concernant l’augmentation des dépenses pour nos communes, qui devront s’adapter à la scolarisation des enfants dès l’âge de 3 ans. D’autres déplorent un cadeau fait aux écoles privées. Sur ce point, rappelons qu’il s’agit d’abord d’une obligation constitutionnelle : l’État doit accompagner les communes lorsqu’il y a création d’une nouvelle compétence. Nous aurons l’occasion d’y revenir à propos de l’article 4.
Plus largement, je crois que les petites choses, les détails de mise en œuvre ne doivent pas masquer l’objectif : l’abaissement à 3 ans de l’âge de l’instruction obligatoire est une promesse républicaine que l’école doit tenir pour tous les Français.
Je pense naturellement aux enfants de Guyane et de Mayotte, pour lesquels la scolarisation à 3 ans ne sera pas si évidente. Mais je pense aussi aux enfants vulnérables ou en situation de handicap. Pour tous ces enfants, cette mesure n’est pas que symbolique.
Là encore, les études démontrent l’importance des premières années de l’enfant au regard de la construction de ses capacités d’apprentissage, mais aussi des inégalités et du décrochage scolaire. À cet égard, l’abaissement de l’âge de l’instruction obligatoire est donc dans l’intérêt de la réussite de nos enfants, de tous les enfants.
Mes chers collègues, voter en faveur de l’adoption de cette mesure, c’est voter en faveur de davantage de justice sociale et de l’égalité des chances pour chacun de nos enfants.