Avec toujours cette évaluation de l'ordre de 8 à 12 %, la mise en place de la gratuité conduirait à un afflux de 500 000 voyageurs supplémentaires par jour, soit l'équivalent de la population de la ville de Lyon. Pour le RER, il s'agirait de quelque 250 000 voyageurs supplémentaires, soit l'équivalent de la population de la ville de Lille. Pour le bus, ce serait l'équivalent de la population de Toulouse et de celle de Perpignan pour ce qui concerne le tramway.
Cet afflux massif de voyageurs supplémentaires mettrait nos transports en tension, ce qui créerait des problèmes en termes de qualité de service offert à nos voyageurs. On n'aurait plus du tout de marges d'exploitation. Les risques d'irrégularité seraient bien plus élevés que ceux que l'on connaît aujourd'hui. Les temps d'échange sur les quais s'en trouveraient aggravés, entraînant des situations d'insécurité, que nous ne saurions pas forcément gérer. Ce serait un véritable défi que d'absorber un tel flux de voyageurs supplémentaires.
Dans l'attente de la réalisation des grands projets dont nous avons parlé, nous allons d'ores et déjà renforcer notre offre pour pouvoir maintenir une qualité de service et une sécurité minimales. Toutefois, nous estimons que nous ne pouvons pas aller au-delà ; nous ne sommes pas capables de réaliser des renforts d'offres à la fois en termes de soutenabilité industrielle et en termes financiers. Pour vous donner un ordre de grandeur, renforcer de 8 à 12 % le matériel roulant équivaut à injecter un milliard d'euros supplémentaires dans le réseau, sachant qu'il faudra assurer la maintenance, remiser le matériel, etc.