Je voudrais répondre plus précisément aux conditions de réussite des bus de rabattement.
Pour que ce système fonctionne, il faut une certaine fréquence entre le train et le bus. Par ailleurs, il faut que la cour de la gare soit aménagée de telle façon que l'on ne mette pas un quart d'heure pour faire 100 mètres en bus, situation qui se produit souvent en Île-de-France. Tout le monde chante les louanges de l'intermodalité, mais peu nombreux sont ceux qui se préoccupent de la fluidité de la voirie. Sur les parkings de rabattement, on met souvent un quart d'heure ou vingt minutes entre le moment où l'on monte dans sa voiture et celui où l'on peut en sortir. Dans ces conditions, l'usager estime que le déplacement en voiture est plus souple, voire, dans certains cas, plus rapide. On peut exhorter nos concitoyens à faire preuve de civisme pour la sauvegarde de la planète, mais leurs journées sont très serrées.
La Seine-et-Marne, qui représente 40 % de la superficie de l'Île-de-France, est un territoire agricole. L'intermodalité avec le RER E à Tournan-en-Brie est une idée géniale, mais on comprend le mécontentement des usagers quand on voit comment cela se passe pour sortir de la gare : avec deux croisements à gauche et un giratoire, il faut vingt-cinq minutes entre le moment où vous descendez du RER et celui où vous commencez à rouler pour rentrer chez vous. Le transporteur ferroviaire a certes beaucoup de progrès à faire, mais le train ne sera incitatif que si nous travaillons en collaboration avec les collectivités pour faire en sorte que la gestion de la voirie soit de nature à privilégier l'intermodalité. Or ce n'est pas toujours le cas. Certes, nous devons balayer devant notre porte, mais je tenais à attirer votre attention sur cette réalité, car ces questions sont centrales pour le client.