Intervention de Colette Mélot

Réunion du 28 mai 2019 à 14h30
Avenir du cinéma français — Débat interactif

Photo de Colette MélotColette Mélot :

Avec 300 films produits en 2018, 200 millions de spectateurs dans les salles, 40 % de part de marché pour les longs-métrages, l’horizon du cinéma français semble plutôt au beau fixe. Mais, comme le titrait la semaine dernière L ’ Express, n’est-il pas un malade bien portant ?

En effet, son financement se dégrade peu à peu, d’où une fragilisation d’un secteur qui représente pourtant à la fois un art et une industrie essentiels pour notre pays, reconnus et appréciés dans le monde entier. Il devient donc urgent de réinventer l’architecture du financement du cinéma français pour en préserver le dynamisme, la qualité et la richesse.

Certains prônent le développement du financement privé : pourquoi pas, mais cela ne doit pas conduire à faire de la rentabilité le critère principal de sélection, au détriment de la diversité de notre septième art. La politique publique d’aide au cinéma mérite d’être modernisée pour assurer une meilleure diffusion des films auprès du public et un meilleur soutien aux talents. Ne convient-il pas dès lors d’avoir avant tout une approche globale, en mettant autour de la table tous les acteurs concernés pour réfléchir à l’avenir du cinéma français ?

L’Union européenne a toute sa place dans ce tour de table. D’une part, parce qu’elle finance depuis 1991 de nombreux projets audiovisuels, notamment au travers du programme Media, dont le budget n’a cessé d’augmenter, même s’il reste insuffisant, jusqu’à atteindre 1 milliard d’euros pour la période 2021-2027. D’autre part, parce que la bataille est à mener sur de nombreux fronts ; je pense notamment à la révolution numérique et aux grandes plateformes de diffusion étrangères, qui doivent davantage participer au financement du cinéma français et européen.

Dès lors, monsieur le ministre, que comptez-vous faire pour renforcer la défense et le financement du cinéma français au niveau européen, notamment en allant plus loin que la directive « services de médias audiovisuels » ? La France, terre de cinéma, va-t-elle prendre le leadership sur tous ces sujets ? Comment comptez-vous rallier l’ensemble de l’Europe à notre conception de l’exception culturelle, pour préserver le cinéma français ?

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