Intervention de Franck Riester

Réunion du 28 mai 2019 à 14h30
Avenir du cinéma français — Débat interactif

Franck Riester :

Monsieur le sénateur, vous avez raison, il ne peut pas y avoir de cinéma sans écriture et nous devons absolument mieux prendre en compte les problématiques souvent complexes auxquelles sont confrontés les scénaristes et les auteurs. Cela passe par une meilleure connaissance de la réalité de leur situation à la fois économique, sociale et personnelle. Avec le Centre national du cinéma et de l’image animée et la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, la SACD, nous avons conduit une étude transversale sur les écritures des œuvres cinématographiques et des séries télévisuelles, dont les conclusions ont été rendues publiques en avril 2019. Elle a permis de tirer des enseignements importants concernant l’écriture, qui se fait souvent à plusieurs mains : moins de 5 % du budget d’une œuvre est consacré aux dépenses d’écriture et la rémunération complémentaire sur l’amortissement du film est encore faible pour les scénaristes de cinéma.

Nous avons engagé une concertation sur les leviers d’action à mettre en œuvre pour influer sur le niveau de rémunération et évaluer les besoins du secteur en matière de services aux scénaristes et de formation à l’écriture. Plus largement, j’ai pris la décision de créer une mission, présidée par Bruno Racine, associant des universitaires, des sociologues et, évidemment, des professionnels du secteur, afin de réfléchir à la place des artistes-auteurs dans la société. Cette mission prospective doit nous permettre de comprendre comment faire une bien meilleure place aux artistes-auteurs dans leur diversité, et donc évidemment aussi aux scénaristes, qui se trouvent souvent dans une situation de précarité à laquelle il faut absolument remédier. Le Sénat sera bien sûr associé à ce travail.

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