Merci de cette question, madame la sénatrice.
Je le redis très clairement, nous devons faire en sorte que les nouveaux entrants respectent les mêmes obligations, les mêmes règles d’investissement et d’exposition, que les acteurs historiques ; en même temps, nous devons les accueillir comme il se doit : ce sont des acteurs qui viennent investir en France dans des contenus, il ne faut pas les écarter d’un revers de la main.
C’est pourquoi j’ai rencontré récemment Reed Hastings afin d’échanger sur ces questions. J’ai été assez ferme sur ma vision de ce qu’est le cinéma ; on doit toujours avoir en tête que le cinéma est une chose et que la création audiovisuelle en est une autre. Cela est vrai pour la conception artistique de l’œuvre et au regard de l’importance que revêt la salle dans l’émotion cinématographique, c’est également vrai pour l’aide publique et le suivi du respect des obligations.
De ce point de vue, je vous rejoins, madame la sénatrice, sur la nécessité de prendre en compte, y compris pour les plateformes, les obligations respectives du canal cinéma et du canal audiovisuel, en particulier dans la future loi sur l’audiovisuel. C’est fondamental, c’est légitime.
Enfin, il y a un sujet très important et que l’on a trop tendance à sous-estimer : celui du droit moral. Je parlais précédemment de la défense du droit d’auteur ; au sein du droit d’auteur, le droit moral tient une place essentielle. En particulier, la dernière touche, le final cut doit absolument rester au créateur, au réalisateur, et non au producteur ou, a fortiori, à la plateforme.
Voilà quelques beaux combats que nous avons à mener ensemble !