Intervention de Frédéric Marchand

Réunion du 28 mai 2019 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Renault

Photo de Frédéric MarchandFrédéric Marchand :

Ma question s’adresse à M. le ministre de l’économie et des finances.

Le groupe Renault a annoncé, ce lundi 27 mai, avoir reçu une proposition de Fiat Chrysler Automobiles, FCA, concernant une potentielle fusion à parité.

Renault a fait savoir que son conseil d’administration avait décidé d’examiner avec intérêt l’opportunité d’un tel rapprochement, qui, en cas de fusion, ferait de la nouvelle entité le troisième groupe automobile mondial, et même le premier en y ajoutant le tandem Nissan-Mitsubishi.

L’idée est bien évidemment d’unir ses forces et de profiter de synergies considérables et indéniables, alors que le secteur automobile doit investir massivement dans la voiture électrique, connectée et autonome. En cumulé, le nouveau groupe réaliserait au moins 170 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 10 milliards d’euros de résultat opérationnel et 8 milliards d’euros de résultat net. Les deux groupes sont bien placés sur des marchés complémentaires et espèrent aussi se renforcer sur de nouveaux secteurs géographiques.

Le secteur automobile est confronté à des défis majeurs, le véhicule autonome et la voiture électrique exigeant des investissements massifs. Seuls de grands ensembles industriels seront en capacité d’effectuer les investissements qui assureront les emplois de demain dans l’industrie automobile. Cette fusion peut permettre à Renault-Nissan et à FCA de constituer un champion européen compétitif, avec des bases européennes.

En matière de véhicules, c’est une nouvelle ère qui commence, avec la fin programmée des moteurs thermiques en France d’ici à 2040. À cet effet, Renault a déjà investi l’an dernier un milliard d’euros dans les usines de Douai et de Maubeuge, où est fabriquée la Kangoo électrique. Le groupe fusionné pourrait devenir le leader mondial dans un secteur en pleine évolution, avec un fort positionnement dans les nouvelles technologies.

Si cette fusion peut permettre de relever les défis de demain dans le secteur automobile, elle soulève aussi des questions. J’en vois deux, essentielles : ce projet de fusion représente-t-il une menace pour l’emploi et les intérêts de l’État ? Sa mise en œuvre aurait-elle une incidence sur l’alliance Renault-Nissan ?

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