Monsieur le sénateur, je partage votre analyse sur le secteur automobile. Avec la propulsion électrique, le stockage de l’énergie électrique, le véhicule autonome ou le véhicule connecté, il est confronté, en ce début de XXIe siècle, à des défis aussi importants que ceux qu’il a rencontrés au début du XXe siècle.
Pour garder une industrie automobile, il faudra que chaque nation investisse des dizaines de milliards d’euros. Nous ne pouvons pas le faire seuls. Une consolidation du secteur automobile est nécessaire partout dans le monde. De ce point de vue, l’offre de Fiat est une belle opportunité pour consolider notre champion industriel national automobile qu’est Renault. Nous veillerons donc à ce que les discussions se poursuivent de manière constructive entre Renault et Fiat.
Pour que cette opération puisse être menée à bien dans de bonnes conditions, j’ai demandé au président de Renault, Jean-Dominique Senard, d’apporter un certain nombre de garanties.
La première garantie concerne évidemment les sites industriels et les emplois industriels en France. Nous voulons qu’aucune fermeture de site industriel n’intervienne en France à la suite de cette fusion.
La deuxième garantie porte sur le maintien de l’alliance entre Renault et Nissan. Créée voilà vingt ans, cette alliance fonctionne bien, et nous voulons que la fusion s’inscrive dans ce cadre. La semaine dernière, j’ai eu un entretien avec mon homologue japonais sur cette question, au cours duquel nous avons réaffirmé notre volonté de renforcer l’alliance entre Renault et Nissan. Jean-Dominique Senard est aujourd’hui au Japon pour engager les discussions avec nos partenaires japonais.
La troisième garantie a trait à la gouvernance. Il faut évidemment que les intérêts de l’État, de la Nation française soient bien représentés au sein de la gouvernance de ce futur groupe.
Enfin, une dernière garantie concerne la nouvelle filière de batteries électriques franco-allemande et, demain, européenne que nous avons lancée. Nous souhaitons que le futur ensemble achète ces batteries électriques, afin de garantir le développement de cette filière.
Cette fusion peut être une belle opportunité pour notre industrie automobile, à condition que les garanties que je viens d’évoquer soient apportées.