Monsieur Thani Mohamed Soilihi, vice-président du Sénat, vous m’interpellez, à la fois, sur l’arrivée hier de dix-huit migrants en provenance du Sri Lanka et, plus globalement, sur notre volonté de lutter à vos côtés contre l’immigration irrégulière dans votre département.
Sur le premier point, je veux vous indiquer que dès hier, sous l’autorité du procureur de la République, le pilote a été identifié comme étant susceptible d’être un passeur, et placé en garde à vue. Les dix-huit passagers de ce bateau se sont vu notifier immédiatement un refus d’entrer et ont été placés en zone d’attente.
J’ai demandé à mes services, ainsi qu’à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, l’Ofpra, de faire en sorte que l’instruction soit la plus rapide possible. Il se trouve, en effet, que les Sri Lankais qui sont arrivés sur place ont tout de suite demandé l’asile. Leurs dossiers individuels seront examinés. Les auditions sont en cours ; elles s’achèveront très vite.
Vous avez également évoqué, monsieur le sénateur, le travail du Gelic. Outre les mouvements presque « traditionnels » que nous connaissons à Mayotte, il y a aussi des arrivées importantes depuis l’Afrique. Là encore, on voit combien ces migrations sont organisées par des gens qui font commerce de la misère humaine et contre lesquels nous devons agir.
Il est absolument indispensable de veiller à ce que la pression migratoire irrégulière sur Mayotte baisse, pour les raisons que vous avez évoquées : le développement anarchique de l’habitat et du travail illégaux, un fort taux de chômage, enfin toute une île et sa population qui n’en peuvent plus. Nous devons donc agir.
Nous avons commencé à le faire au travers de la montée en puissance de la police aux frontières : 90 agents supplémentaires ont été recrutés en deux ans. Par ailleurs, la gendarmerie a vu ses effectifs augmenter de 59 agents.
À la suite de ma visite sur l’île à vos côtés, monsieur le sénateur, nous avons aussi décidé de renforcer nos moyens d’action en plaçant, par exemple, des intercepteurs à Longoni, afin d’augmenter notre capacité d’interpellation.
Je puis ainsi vous indiquer que, sur les trois premiers mois de l’année, les résultats sont là : nous constatons une augmentation de plus de 30 % des éloignements. Bien évidemment, il nous faudra poursuivre cet effort.