Je veux insister sur cet enjeu de la co-intervention. Encore une fois, si la situation actuelle était parfaite, nous n’aurions pas les résultats que nous avons en matière de décrochage et de chômage.
Il faut donc bien agir sur autre chose que des leviers purement quantitatifs. Sinon, il faudrait passer de 35 heures à 40 heures de cours par semaine, et même à 50 heures si cela ne va pas encore… Sortons de « l’absurdie » qui consiste à avoir une vision purement quantitative de ce qui doit être donné aux élèves.
En effet, la réalité, c’est l’absentéisme des élèves, qui décrochent parce qu’ils ne se passionnent pas pour certains types d’enseignement. Les professeurs sont malheureux de cette situation, les conditions générales ne permettant pas l’attractivité de l’enseignement professionnel.
La co-intervention, pour laquelle nous ne partons pas de zéro, est évidemment une piste très intéressante. Et il est faux de dire que les professeurs sont unanimement contre, fort heureusement. L’un des deux grands syndicats représentatifs de l’enseignement professionnel a été très intéressé par certains aspects de cette réforme, et les professeurs d’enseignement général de lycées professionnels en voient très bien l’intérêt. On est donc loin de la contestation que vous avez décrite.
Quant aux moyens en matière d’apprentissage, vous devriez tout d’abord souligner que nous sommes en train de pousser l’apprentissage en lycée professionnel. J’encourage les lycées professionnels à se mettre à la pointe de ce nouveau dynamisme de l’apprentissage, avec la création systématique d’unités de formation par l’apprentissage dans chaque lycée de France, en partenariat avec les régions.
Le mode de calcul de la redevance « hors quota » a changé, mais pas son montant, qui restera de 90 millions d’euros. Ce qui peut changer, en revanche, c’est le dynamisme mis en œuvre, pour aller chercher plus de moyens grâce à la modernisation de chaque lycée professionnel.