Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, en dépit de l’excellence des formations, force est de constater que le taux d’échec demeure important dans l’enseignement professionnel.
Malgré vos propos très positifs, auxquels on ne peut que souscrire, les mesures contenues dans la réforme présentée il y a tout juste un an ne semblent pas répondre aux enjeux et traduisent plutôt une logique gestionnaire. Si j’en crois l’une de vos déclarations, monsieur le ministre, « le lycée professionnel est celui qui coûte le plus cher, a le plus d’heures de cours et n’est pas synonyme de réussite ».
Est-ce dans la continuité de ce raisonnement que vous réduisez le volume d’heures d’enseignement global à 30 heures par semaine, notamment celui des matières générales ? Le contenu des programmes lui-même a été pour le moins resserré ! Ces aspects risquent fort de minorer la qualité du bac pro et, par là même, l’insertion professionnelle des bacheliers.
En classe de seconde, vous avez annoncé la création des « familles de métiers ». Leur mise en œuvre effective apparaît toutefois difficile dans certains territoires. Comment cette mesure sera-t-elle appliquée dans les académies qui ne disposent pas de tous les bacs d’une même famille de métiers ?
Cette première année, très généraliste, aura également pour conséquence de déprofessionnaliser les bacheliers professionnels, ramenant le bac pro à deux années de préparation réelle seulement, alors que les entreprises expriment avec force leur besoin de main-d’œuvre spécialisée. Le Conseil supérieur de l’emploi, le CSE, partageait cette analyse dans son avis de décembre dernier.
Monsieur le ministre, il apparaît que votre réforme ne déploie pas des moyens à la hauteur des enjeux de l’enseignement professionnel, qui contribue pourtant à la réussite et à l’image d’excellence de la France !
Quelles dispositions entendez-vous prendre pour améliorer l’insertion dans le monde du travail de jeunes issus de la voie professionnelle ?