Madame la sénatrice, la question que vous posez est importante. J’y ai répondu s’agissant des critères de gestion et, encore une fois, je le redis : notre but n’a pas été de faire des économies.
Nos projets de campus, qui sont bien entendu de la responsabilité des régions, bénéficieront d’un appui financier du programme d’investissements d’avenir. J’ai en effet choisi de mettre en priorité les moyens sur les campus professionnels, et c’est bien là le signe de notre volonté d’investir dans l’enseignement professionnel. Nous voulons non pas faire des économies, mais dépenser utilement pour les élèves.
S’agissant des familles de métiers, il faudrait que chacun fasse le tri de ses arguments. J’entends très souvent que les élèves des filières professionnelles seraient placés trop tôt dans une forme de tuyau dépourvu de réflexivité et de réversibilité, et que cela pourrait expliquer le décrochage de jeunes qui, à 16 ans, ne savent pas encore précisément quel métier ils veulent exercer.
Ce raisonnement par familles de métiers comprend d’ailleurs une certaine symétrie avec ce que nous faisons pour le bac général et technologique, où nous fixons des horizons de grands domaines, et non de métiers précis.
Pour la rentrée de 2019, nous commençons par trois familles : métiers de la construction durable, du bâtiment et des travaux publics, métiers de la relation client et métiers de la gestion administrative, du transport et de la logistique.
C’est l’occasion aussi de moderniser l’approche, en mettant l’accent sur les compétences. J’ai rappelé que nous voulions organiser une forme de « Bologne des lycées professionnels », en raisonnant par briques de compétences pour l’ensemble des diplômes que nous délivrons, avec des équivalences européennes.
En définissant des familles de métiers, l’on raisonnera par grandes compétences et l’on permettra à l’élève d’avoir, dès le départ, des éléments de spécialité forts, mais modulables, pour qu’il puisse ensuite faire des choix au fil de son parcours.