Intervention de Catherine Troendle

Réunion du 28 mai 2019 à 14h30
Avenir de l'enseignement professionnel — Débat interactif

Photo de Catherine TroendleCatherine Troendle :

Monsieur le ministre, je souhaite attirer votre attention sur la question de l’orientation des élèves vers les filières professionnelles.

En effet, une étude du Conseil national d’évaluation du système scolaire réalisée auprès des 18-25 ans et publiée l’automne dernier a montré que ces jeunes ne sont pas suffisamment accompagnés dans la définition de leurs projets scolaire et professionnel. Ainsi, d’après cette étude, un jeune sur deux déclare ne pas avoir été bien accompagné dans son établissement pour ce qui concerne son projet d’orientation et un jeune sur cinq estime qu’il n’a pas eu le choix de son orientation.

En parallèle, l’objectif des gouvernements successifs de faire en sorte qu’un fort taux d’une même classe d’âge obtienne le baccalauréat – ce taux est passé de 20 % en 1970 à 80 % en 2017 – est de nature à augmenter ce ressenti chez les élèves.

La voie générale est souvent plébiscitée par le corps professoral et les professionnels de l’orientation. Pourtant, nombre de bacheliers échouent ensuite à l’université ou se lancent dans des études parfois longues et se rendent compte, en cours de route, qu’ils ne parviendront pas à les finir ou qu’ils se sont trompés de voie.

En parallèle, des heures de français et d’histoire-géographie ont été supprimées, ces dernières années, dans les filières professionnelles et des bacs pro ont été réduits de quatre à trois ans, voire moins bientôt. Pourtant, cet enseignement est important et les cursus, pourvu qu’ils soient dotés de suffisamment d’heures de cours bien sûr, sont déterminants pour la formation des futurs professionnels.

Au moment où l’on peine à embaucher dans de nombreuses filières professionnelles, ces formations devraient être valorisées.

Monsieur le ministre, je vous poserai deux questions.

Premièrement – c’est une question plus générale –, pourriez-vous nous préciser les mesures que le Gouvernement entend mettre en place pour faire en sorte que l’enseignement professionnel retrouve ses lettres de noblesse et redevienne le pourvoyeur de jeunes employés formés pour les filières professionnelles qu’ils n’auraient jamais dû cesser d’être, et ce en adéquation avec le marché de l’emploi ?

Deuxièmement, ne pensez-vous pas que la professionnalisation des parcours devrait être abordée dès le collège, à partir de 14 ans, afin d’éviter le décrochage scolaire de certains jeunes, qui sont confrontés à des notions parfois trop abstraites dans les formations classiques ?

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