Madame la sénatrice, j’ai déjà répondu à votre question. J’essaierai, là encore, d’apporter un élément d’information complémentaire.
C’est un fait certain, je le répète, au travers des mesures qui ont été prises, on ne peut pas parler de dévalorisation de l’enseignement professionnel. Il s’agit plutôt d’une approche qualitative.
Dans l’énumération des reproches que vous faites, un terme m’a interpellé : vous avez parlé de « personnalisation à outrance ». Je ne sais pas ce que peut être la personnalisation à outrance, mais plus on personnalise, mieux c’est ! Il est évidemment nécessaire d’avoir une approche personnalisée du parcours de l’élève. Peut-être faites-vous référence au fait que nous ouvrons, par exemple, la possibilité, qui d’ailleurs, en pratique, existe parfois déjà, de préparer un CAP en un an, en deux ans ou en trois ans. Nous sommes fiers de cette personnalisation à outrance.
Comme je l’ai évoqué précédemment, si un élève titulaire d’un master veut préparer un CAP de pâtisserie, il est bon de lui proposer de le passer en un an. A contrario, si un élève a des difficultés d’apprentissage, pourquoi ne pas lui proposer de le faire en trois ans, pour s’adapter à son rythme ? C’est cette souplesse que nous proposons.
Le fait de raisonner par familles de métiers est de nature à éviter que les élèves ne décrochent. Cela leur permettra au contraire d’éprouver progressivement un intérêt de plus en plus précis. Quand on prend des mesures inverses, on nous accuse, je le sais parfaitement, de spécialiser trop tôt.
En raisonnant par grands domaines, l’objectif est de proposer quelque chose d’attractif en seconde. Par exemple, il est souhaitable qu’un cuisinier voie ce que fait un pâtissier et expérimente le service en salle pendant la classe de seconde pour connaître les autres métiers. Cette vision est évidemment au service de l’élève.
Je terminerai mon intervention en évoquant le chef-d’œuvre, l’une des innovations très importantes qui va dans le sens du prestige de la voie professionnelle et qui englobe la dimension professionnelle et celle de l’enseignement général dans une même approche, avec la dimension de fierté que nous voulons mettre au cœur de cet enseignement professionnel.