Madame la sénatrice, votre question est évidemment très importante, j’y ai fait quelque peu référence lors de mon discours liminaire. En effet, il y a un scandale français – il y en a plusieurs, mais c’est peut-être le premier des scandales ! –, c’est l’existence d’un chômage de masse.
Même si les chiffres du chômage s’améliorent – le taux de chômage est aujourd’hui au plus bas depuis 2009 –, la situation reste inacceptable, avec un taux d’un peu plus de 8 %, qui touche particulièrement les jeunes, alors même que des entreprises ne trouvent pas les personnes compétentes pour occuper les emplois qu’elles offrent. Cette situation est évidemment totalement anormale, c’est une spécificité française – nos voisins ne connaissent pas l’ampleur de ce phénomène –, et nous devons évidemment y remédier.
C’est le sens de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel et du développement de l’apprentissage, et c’est aussi l’un des objets de la réforme de la voie professionnelle : il s’agit d’ouvrir des perspectives d’avenir.
Je l’ai dit précédemment en prenant l’exemple des industries : des emplois industriels attractifs, bien payés et offrant des perspectives de carrière sont aujourd’hui à pourvoir, mais les jeunes ne le savent pas assez. Il faut évidemment le leur faire savoir, parce que c’est leur intérêt d’y répondre.
Pour répondre concrètement à votre question, je dirai deux choses.
Aujourd’hui, des lycées professionnels offrent des formations magnifiques, qui permettent d’aller vers un emploi. Si des jeunes savaient qu’elles existent, ils les suivraient. Or ces lycées sont en sous-capacité.
Je cite toujours l’exemple d’un lycée que j’ai visité récemment dans les Hautes-Alpes et qui propose une formation à la fois de charpentier et de moniteur de ski : il offre 350 places, mais il compte 220 élèves environ, et l’internat n’est pas complet. Si des jeunes le savaient, il est certain qu’ils s’y rendraient.