L'attitude du clergé est embarrassée. Les relations entre les pouvoirs publics et les cultes sont à la fois très bonnes et très contraignantes. Le clergé catholique profite du cadre légal très avantageux mis en place en 1905 tout en subissant des contraintes qu'il critique régulièrement. Les dysfonctionnements observés à la cathédrale de Notre-Dame sont liés à l'inadaptation du cadre réglementaire pour un lieu de culte de cette nature. D'un côté, il y a l'État qui est le maître d'ouvrage, mais à travers différentes institutions - les bâtiments de France, les architectes des monuments historiques, etc. De l'autre côté, il y a l'évêque. Or, il y a des blocages sur à peu près tous les sujets : quand puis-je célébrer le culte ? Quand puis-je ouvrir et fermer la cathédrale ? Ai-je la possibilité de l'ouvrir en dehors des horaires de travail de ses gardiens, fonctionnaires de l'État ? Comment donner du sens à la visite de cet édifice sans qu'il se transforme en hall de gare - les visites pouvaient être annoncées toutes les cinq minutes ? Comment faire interpréter ce lieu alors que l'Église estime que ce n'est pas son rôle puisque les visiteurs sont censés savoir ce qu'ils visitent - ce qui n'est pas toujours vrai ? L'Église est donc à la fois financée et protégée, mais fortement contrainte par des règlements qui nous sont imposés : on ne peut pas nettoyer l'édifice quand on veut, la procédure de renouvellement du mobilier est compliquée. En outre, nous ne sommes pas des partenaires techniquement excellents, car nous ne sommes pas des spécialistes et nous ne savons pas exactement ce que nous voulons. Soit nous voulons des choses trop chères, ou en dehors du cadre légal, soit nous demandons des choses qui sont floues, par exemple lorsqu'on demande à adapter l'église à l'évolution des règles du culte, sans les préciser.