La recherche en est encore à un stade très amont en matière d'ordinateur quantique. Il pourra effectivement calculer beaucoup plus vite et donc casser les systèmes de chiffrement. En revanche, les travaux - au niveau international, dans les organismes de normalisation, auxquels l'ANSSI participe activement - sont déjà très avancés sur la définition de nouvelles primitives cryptographiques, c'est-à-dire de nouveaux algorithmes de chiffrement qui permettront même de résister à un ordinateur quantique. La question est aujourd'hui de savoir quand s'effectuera cette bascule des primitives cryptographiques actuelles à ces nouvelles primitives, appelées « post-quantiques » ? Contrairement à la position américaine, qui encourage à basculer très vite sur ces nouvelles primitives, l'ANSSI a plutôt un message de prudence, considérant que les primitives actuelles seront encore résistantes pendant un certain temps, même s'il faut parallèlement réfléchir au calendrier de cette bascule. Nous ne sommes donc pas inquiets sur la capacité du chiffrement à résister aux ordinateurs quantiques. La capacité, de la France, à maîtriser la technologie quantique reste, en revanche, un enjeu majeur de souveraineté technologique et industrielle.