J'ai beaucoup travaillé sur ce que font les Russes en la matière. C'est un bon exemple de ce qu'il ne faut pas faire. Les Russes nationalisent le système de nommage et d'adressage - le DNS - tout en essayant de rediriger le routage vers leur territoire, en coupant les ponts avec l'étranger. Pour autant, la Russie n'est pas souveraine comme la Chine, qui a très tôt « souverainisé » son propre espace numérique. Elle dépend très largement de serveurs basés à l'étranger et d'infrastructures liées à d'autres pays. Elle cherche à mettre un terme à cette situation. Pour un pays qui s'étend sur onze fuseaux horaires, c'est peu réaliste. En Europe, l'échelle géographique est plus réduite, mais il y a des polémiques sur l'exploitation des données relocalisées. Les acteurs privés américains insistent sur le risque en termes de libertés publiques.