Intervention de Vincent Rodriguez

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 16 mai 2019 : 1ère réunion
Table ronde sur le rayonnement de la coupe du monde féminine de football 2019

Vincent Rodriguez, Directeur des sports de Radio France :

Merci, Madame la sénatrice, d'avoir insisté dans votre propos liminaire sur l'engagement de Radio France en faveur de la féminisation du sport sur ses antennes, car ce sujet nous préoccupe depuis de nombreuses années. Concernant la Coupe du monde, nous déployons un dispositif dit « grosses opérations » qui mobilisera une vingtaine de personnes pendant plus d'un mois pour le suivi de la compétition. Toutes les antennes de Radio France sont concernées par cet événement avec des programmes dédiés en fonction de la spécificité de nos chaînes. Nous aurons par exemple un rendez-vous quotidien à 13 heures sur France Inter dans le 13-14. France Info diffusera pour sa part une série de programmes, notamment des portraits de joueuses de l'équipe de France, qui seront dévoilés dans un souci de pédagogie, car nous nous devons de présenter au public celles qui seront sous le feu des projecteurs et au coeur des terrains pendant un mois. Cette série de portraits sera déclinée à l'antenne à compter du 28 mai. Un de nos reporters a passé de longs moments avec les joueuses pour comprendre qui elles sont et les présenter à nos auditeurs.

En complément, nous accentuons nos efforts vers les supports digitaux de la radio Mouv, qui est dédiée aux moins de 35 ans. Nous proposerons des rendez-vous, des quizz et des portraits à destination des auditeurs et des internautes. S'agissant du réseau France Bleu, vous insistiez précédemment sur l'importance d'activer les réseaux régionaux. Radio France compte sur l'implication de France Bleu à ce niveau, car la proximité constitue son ADN. Nous souhaitons que le réseau s'empare de cet événement dans ses dimensions sportives, économiques, politiques et culturelles. Nous proposerons aussi des jeux et des divertissements aux auditeurs, qui pourront gagner des billets et comprendre l'enjeu de la Coupe du monde à l'endroit où elle se passe.

En plus des vingt personnes que j'ai évoquées, quarante-quatre antennes seront donc mobilisées dans le réseau régional. Il s'agit de journalistes, de techniciens, de producteurs, mais également de Jacques Vendroux, qui est la voix des sports de Radio France. Il portera ces rendez-vous sur l'antenne de France Info et sera secondé par Nadia Benmokhtar, une consultante qui est une ancienne joueuse du Juvisy-Paris FC. Elle est en charge aujourd'hui de la PSG Academy et rejoindra les antennes de Radio France pour donner son éclairage à cette Coupe du monde. En outre, les rencontres de l'équipe de France seront retransmises sur les antennes de France Info et en intégralité sur le réseau France Bleu. C'est une première pour nous. Il s'agit donc d'un dispositif important pour une compétition d'envergure.

Toutefois, la couverture du football féminin à Radio France ne date pas d'aujourd'hui. Nous étions par exemple présents lors de la Coupe du monde féminine au Canada il y a quatre ans, avec un dispositif certes plus léger puisque nous proposions des retransmissions partielles. Radio France accentue son implication dans la couverture du football féminin à travers la Coupe d'Europe des clubs champions féminins à partir des quarts de finale. Nous serons nous aussi à Budapest samedi pour retransmettre la finale Lyon-Barcelone.

La Coupe du monde féminine est une évidence, car elle s'inscrit dans la continuité du travail réalisé par la FFF et un certain nombre d'acteurs depuis plusieurs années. Les médias s'y intéressent donc de manière logique. Au-delà du football, Radio France est engagée de longue date dans d'autres compétitions et disciplines, comme le rugby. Pour la première fois cette année, nous avons proposé des retransmissions en intégralité des matchs du Quinze de France féminin lors du Tournoi des Six Nations.

Cependant, nous n'attendons pas les grandes compétitions pour mettre en lumière le sport féminin. Nous étions ainsi présents il y a quelques semaines pour accompagner la première équipe féminine française de hockey sur glace, qui disputait une compétition en Finlande. Nous souhaitons agir comme un catalyseur du sport féminin. Cela fait partie de notre mission de média de service public.

La question de l'après Coupe du monde est selon moi la partie la plus intéressante. Nous percevons bien l'engouement médiatique et populaire qui commence à monter. La Coupe du monde sera certainement un succès d'audience et un succès global. Mais demain, quand la Coupe du monde sera terminée, qu'adviendra-t-il du football féminin sur les antennes de Radio France ? Nous poursuivrons nos efforts et tâcherons d'être encore plus présents sur le terrain. En plus des retransmissions, je crois que l'accompagnement au quotidien est très important, même quand il n'y a pas de grande compétition. Cela peut se faire à travers des reportages ou des portraits de ces jeunes femmes qui essaient de porter le sport un peu plus haut chaque fois.

J'aimerais enfin vous livrer un sentiment, sans vouloir faire de démagogie. Nous sommes un certain nombre à brandir l'étendard du football féminin dans le cadre de la Coupe du monde qui arrive, mais demain sera tout aussi important. Nous ne nions pas les efforts qui sont faits pour équiper les stades et développer les structures du football féminin, mais des efforts restent à faire pour que les médias soient assurés d'offrir une bonne couverture. Or c'est plus difficile lorsque le stade est presque vide que lorsqu'il est rempli par 30 000 personnes. Un effort collectif reste donc à mener. Radio France est consciente que son rôle doit être moteur, mais c'est ensemble que nous arriverons à porter le sport féminin plus haut qu'il ne l'est aujourd'hui. Vous savez pouvoir compter sur nous dans ce but.

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