Bonjour à toutes et à tous. Pour rappel, Ouest-France couvre trois régions : la Normandie, la Bretagne et les Pays de la Loire. Nous avons la chance d'avoir plusieurs clubs féminins sur ces territoires et nous avons l'habitude de les suivre. L'équipe féminine « En avant Guingamp », par exemple, joue en D1, ce qui n'est pas le cas de l'équipe masculine. Nous avions également quatre clubs en ligue féminine de basket et nous en avons encore trois. Nous suivons aussi un grand club de handball, le Brest Bretagne Handball. Il s'agit seulement de quelques exemples dans les sports collectifs, pour vous montrer que nous couvrons le sport féminin toute l'année.
Il existe une réelle demande de la part des lecteurs, comme le montrent nos enquêtes de lectorat. Notre public en demande plus, car il y a du haut niveau dans nos régions. En outre, nous ne nous cantonnons pas à ce qui se passe dans l'Ouest et nous essayons de donner à voir ce que font les équipes de France. Nous suivons donc toutes les équipes de France féminines de sport collectif dans leurs grandes compétitions. Nous partons régulièrement couvrir des Euros ou des Coupes du monde à l'étranger.
Bien évidemment, nous couvrirons cette Coupe du monde féminine de football - j'insiste sur cette formulation, car le « football féminin » n'existe pas. Nous aurons la chance d'avoir une ville-hôte à Rennes, là où le journal Ouest-France est implanté. En outre, Le Havre n'est pas loin. Nous suivrons donc tous les matchs qui auront lieu dans ces deux villes. De plus, une équipe de deux personnes suivra les Bleues durant tout leur parcours, qui ira jusqu'en finale, nous l'espérons. Un journaliste qui suit habituellement l'équipe de France masculine de football suivra l'équipe des États-Unis pour les grands matchs hors de notre secteur. Un dispositif web est également prévu avec une couverture des cinquante-deux matchs de la compétition en live commenté, un format qui marche très bien. Dans le journal papier, deux à trois pages quotidiennes sont consacrées au sport. Nous aurons une page complète par jour sur la Coupe du monde de football du 7 juin au 7 juillet.
Nous avons commencé depuis longtemps à suivre l'équipe de France féminine de football. Un journaliste était présent avec elle lors de la dernière Coupe du monde au Canada. Depuis l'arrivée de Corinne Diacre, je n'ai raté aucun match de l'Équipe de France. Nous souhaitons toutefois donner à nos lecteurs une « touche » Ouest-France, car cette équipe de France comprend des représentantes des territoires couverts par notre journal, comme Eugénie Le Sommer, qui est l'une des meilleures joueuses françaises, ou Camille Abily, qui ne joue plus, mais qui vient toujours nous donner quelques éclairages sur l'équipe de France.
En outre, nous sommes en train de mettre en place un rendez-vous tous les lundis avec nos lecteurs à travers une page consacrée à une joueuse ou à un fait marquant de l'équipe de France féminine dans notre cahier des sports. Comme cela a été souligné précédemment, il est crucial de mieux faire connaître les joueuses. Nous ne devons pas sous-estimer la dimension pédagogique de notre travail. Les lecteurs seront séduits, autant que nous le sommes, par cette équipe en raison de la proximité médiatique que nous avons avec les joueuses. Le public peut se sentir proche de ces femmes qui ont un travail et des histoires de vie très intéressantes. Il faut raconter aussi bien cet aspect que leurs performances sportives.
Vous avez évoqué la Coupe du monde U20 féminine qui a eu lieu l'an dernier en Bretagne. J'ignore quel a été l'écho national de cette compétition, mais elle a rencontré un réel succès chez nous. Le Président de la Fédération, Noël Le Graët, tenait vraiment à ce que cette compétition ait lieu en Bretagne, dans une région qui lui est chère. Chaque département breton avait une ville-hôte.
Nous ne savions pas initialement comment traiter cet événement, qui était nouveau pour nous. Nous avons donc décidé de le traiter comme une Coupe du monde U20 masculine. Cela a été une grande surprise de voir autant de spectateurs dans les stades, notamment à Vannes lors des demi-finales et de la finale. Les stades étaient pleins ! Des hommes d'un certain âge m'ont dit avoir retrouvé un football tel qu'ils l'avaient pratiqué eux-mêmes par le passé. La compétition a beaucoup plu aux spectateurs et a trouvé un vrai écho auprès de notre lectorat. Nous avions mis en place des lives commentés, qui ont reçu une audience similaire à celle de nos matchs de Ligue 1 avec des clubs comme Nantes, Angers ou Caen. Le public était au rendez-vous sur le site Internet, ce qui nous a encouragés à faire davantage dans le journal papier. Grâce à cette expérience, nous savons que les lecteurs ont de grandes attentes en matière de football féminin. Nous traiterons donc concrètement la Coupe du monde féminine comme une Coupe du monde masculine.
Il est vrai que le football féminin reste sous-représenté dans les médias, comme de nombreux autres sports. Cela évolue, mais il ne faut pas se limiter à une compétition en particulier. Pour pérenniser la couverture médiatique, il convient d'assurer un héritage, qui ne doit pas exister uniquement au sein de la Fédération, mais qui devra se poursuivre dans les médias. Il nous incombe de continuer à parler de l'équipe de France après la compétition et de pérenniser ce travail en suivant davantage les joueuses. Une meilleure couverture permettra de plus à leurs conditions d'évoluer. Il ne faut pas oublier qu'actuellement, moins de cent joueuses françaises de football sont professionnelles. Les footballeuses n'exercent pas leur sport dans des conditions idéales. Il nous revient de les accompagner et de montrer ce qu'elles font.