Intervention de Thierry Breton

Commission d'enquête Souveraineté numérique — Réunion du 28 mai 2019 à 15h00
Audition de M. Thierry Breton

Thierry Breton :

J'ai beaucoup réfléchi à ces questions. J'avais écrit en 1984 dans un roman intitulé « La Guerre douce » (« Soft War »), où j'abordais déjà ces trois espaces et la thématique de la guerre cyber, avant, en 1990, de commettre un autre ouvrage, intitulé celui-ci « La dimension invisible », dans lequel j'abordais le défi du temps et de l'information. J'y réfléchissais précisément à la notion de frontière.

La notion de frontière émerge totalement dans des espaces à conquérir. Votre question est pertinente. Aujourd'hui, nos infrastructures gèrent et stockent les données. Il y a donc une corrélation entre les données et ces infrastructures. La matérialité se retrouve dans les lieux de stockage et les éventuels stockages quantiques seront, eux aussi, physiques. C'est pourquoi, face à l'augmentation exponentielle et la délocalisation prochaine de ces données, mes collaborateurs vont devoir évoluer d'un métier de gestionnaire d'infrastructures, porteuses de données, à celui de gestionnaires « d'infrastructures d'infrastructures ». Cette évolution va marquer le monde qui vient : ces données vont avoir une adresse, afin d'être utilisées et protégées. C'est comme si vous attribuiez une adresse à chacun des grains de sable.

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