Intervention de Marija Pejcinovic-Buric

Commission des affaires européennes — Réunion du 23 mai 2019 à 8:5
Institutions européennes — Audition de Mme Marija Pejcinovic-buric vice-première ministre de la république de croatie ministre des affaires étrangères et européennes

Marija Pejcinovic-Buric, vice-Première ministre de la République de Croatie :

Il faut faire montre de pédagogie avec les pays candidats. J'ai travaillé trois ans en Serbie à un projet important pour leur adhésion. Je connais de l'intérieur les problèmes qui se posent. Au cours des dernières années avant notre adhésion, nous étions soumis à une pression similaire ; le processus avait déjà été formalisé après les difficultés rencontrées pour l'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie. Chaque État membre devait donc donner son accord à chaque étape. En somme, la manière de négocier est devenue beaucoup plus lourde à partir du processus d'adhésion de la Croatie.

Nos voisins des Balkans, en particulier la Serbie, estiment que, en fin de compte, l'adhésion est une question politique, et non une question technique. Rien n'est technique qui ne puisse devenir politique ! Les négociations sont très politiques au départ et à la fin ; entre les deux, c'est un chemin très long et très lourd. La Serbie estime que son importance politique pourrait justifier d'assouplir quelque peu les exigences techniques, mais c'est problématique. En fait, les principales négociations se déroulent souvent à l'intérieur du pays candidat. Il faut donc être pédagogique : c'est pour eux-mêmes qu'ils accomplissent ces transformations. La perspective d'adhésion a un pouvoir de transformation énorme et accélérée.

Quant au climat dans lequel se déroulent les élections européennes en Croatie, je dirais que cela se passe mieux la deuxième fois que la première. En 2014, seul un quart des électeurs s'était déplacé. Nous espérons que les gens se rendront mieux compte, cette fois, de l'importance du scrutin, mais ils ne sont pas toujours convaincus. La Croatie aura onze ou douze députés européens, en fonction du Brexit. Huit ou neuf d'entre eux devraient appartenir aux deux partis de centre gauche et de centre droit ; un parti populiste de gauche devrait avoir un élu ; quant aux derniers, la bataille sera dure.

Concernant l'agriculture, M. Guy Legras, ancien chef d'un directorat général de la Commission, nous a beaucoup aidés. Notre position dans la négociation budgétaire à venir sera que l'agriculture, comme politique traditionnelle, doit conserver un poids important dans le cadre financier pluriannuel. Il est trop tôt pour diminuer son volume budgétaire. En même temps, une bonne balance entre les politiques traditionnelles et les nouveaux défis est importante. Nous sommes prêts à contribuer plus au budget si l'agriculture demeure, comme d'ailleurs la politique de cohésion, une des politiques importantes.

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