Je me suis moi-même rendue en Guyane pour observer les difficultés d’accès aux soins, lesquelles peuvent être purement géographiques compte tenu de l’étendue du territoire et de l’enclavement de certaines communes. Au-delà, il existe évidemment un problème d’attractivité, qui, s’il est assez général en France, comme vous le savez, est maximal dans les territoires d’outre-mer.
Au cours de ces débats ont été exprimées de nombreuses demandes de création de CHU, par exemple à Orléans. En Corse, où je suis récemment allée, on m’a fait la même requête. Ces demandes sous-tendent l’idée que la présence d’un CHU rendrait les territoires plus attractifs. Je ne suis pas sûre que ce soit le cas, dans la mesure où, me semble-t-il, le CHU répond à d’autres objectifs, par exemple favoriser l’enseignement et la recherche. Or, dans ces territoires, la problématique est réellement l’accès aux soins.
Vous le savez, je mets tout en œuvre pour favoriser l’attractivité des territoires les plus enclavés, des déserts médicaux, des hôpitaux en zone sous-dense. Je ne suis pas sûre que leur imposer des missions supplémentaires, qui empiéteraient sur le temps médical disponible, rendrait ces territoires plus faciles d’accès, non plus que d’orienter ces professionnels vers des tâches d’enseignement ou de recherche.
Nous avons besoin de praticiens sur le terrain qui consacrent 100 % de leur temps à l’accès aux soins.
Au terme de cette réponse globale, que je tenais à vous faire, je suis l’avis de la commission.