Intervention de Yves Détraigne

Réunion du 6 juin 2019 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Déremboursement des médicaments homéopathiques

Photo de Yves DétraigneYves Détraigne :

Ma question s’adressait à Mme la ministre des solidarités et de la santé ; du fait de son absence, je l’adresserai plutôt à Mme Christelle Dubos, secrétaire d’État auprès d’elle.

Je souhaite appeler votre attention, madame la secrétaire d’État, sur le déremboursement des médicaments homéopathiques, qui semble être envisagé. L’avis de la commission de la transparence de la Haute Autorité de santé n’a certes pas encore été rendu, mais il est à craindre, selon les bruits qui courent, que cette décision soit déjà officieusement prise.

Pourtant, toutes les études d’opinion convergent pour constater que plus de 70 % des Français sont attachés à la liberté de choisir entre allopathie et homéopathie. Trois quarts des Français interrogés pensent que l’homéopathie a prouvé son efficacité et sont favorables au maintien de son remboursement.

Une étude menée à la demande du ministère de la santé en 2006 a d’ailleurs démontré l’intérêt de l’homéopathie pour la santé publique : ce comité d’experts indépendants indiquait que, à niveau de gravité égal, le résultat de la pratique des médecins homéopathes était comparable à celui de leurs collègues qui ne prescrivent pas d’homéopathie, mais surtout qu’il offrait un gain réel du fait de l’économie de prescription de médicaments conventionnels. Ainsi, un patient traité par homéopathie consomme trois fois moins d’anti-inflammatoires et d’antibiotiques.

Par ailleurs, l’homéopathie est un recours indéniable auprès des enfants et des femmes enceintes. Elle est aujourd’hui utilisée quotidiennement comme soin de support aux traitements anticancéreux. Ne plus la rembourser engendrerait une surconsommation de médicaments allopathiques et une augmentation de la charge financière supportée par notre système de santé.

Enfin, économiquement parlant, le déremboursement entraînerait, à moyen terme, la fin de cette filière en France, alors même que nous abritons sur notre territoire le leader mondial en ce domaine et que les trois laboratoires pharmaceutiques opérant dans ce secteur ont tous fait le choix de l’Hexagone pour la production de leurs médicaments : ils emploient plus de 3 200 personnes réparties sur l’ensemble du territoire national. Une telle décision aurait donc également des conséquences sociales particulièrement fâcheuses.

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