Je suis très attaché au modèle économique de l'AFD et à sa soutenabilité. L'agence ne reçoit pas de subventions de fonctionnement de l'État. Dans le cadre des ressources budgétaires que vous votez et de celles que nous empruntons sur les marchés financiers, nous devons trouver un bénéficiaire. S'il s'agit d'un don, une rémunération est prévue dans le programme 209 ; s'il s'agit d'un prêt, nous facturons des charges en contrepartie. Je n'entrerai pas dans le détail, mais, même si la norme comptable IFRS 9 en particulier crée un peu de volatilité cette année, le résultat se situe toujours entre 150 et 200 millions d'euros. Nous devrions avoir un meilleur résultat à mesure que nos prêts seront décaissés. D'ailleurs, nous versons chaque année un dividende de 20 % de notre résultat net à l'État français. J'y suis attaché, car cela suppose de maîtriser les charges de l'agence et, surtout, de la faire croître pour dégager un résultat. Il faut mettre le bon prix dans les pays émergents où nous gagnons de l'argent et accepter d'en perdre ou d'investir dans les pays les plus pauvres. Il y a, d'un côté, cette robustesse, et, de l'autre, la prise de risques. Les administrateurs du conseil d'administration le savent, chaque année, nous avons un débat sur le cadre d'appétence au risque - ce document précis est présenté au conseil d'administration - pour décider du niveau de risque que nous sommes prêts à prendre.
Par ailleurs, l'augmentation des dons à hauteur de 2 milliards d'euros depuis 2015 nous donne une marge supplémentaire. Le conseil d'administration assure, sur ma proposition, le pilotage financier, budgétaire de l'agence.