Le dispositif Minka est né grâce au Sénat et 200 millions d'euros ont été sanctuarisés dans ce fonds spécifique, qui est notre outil d'action dans les zones de crise.
Entendons-nous bien, le mode de travail en 3D ne signifie pas que le troisième D fera le travail des deux autres. À dire vrai, le développement était plutôt le parent pauvre. Il y a un certain paradoxe à défendre aujourd'hui l'idée selon laquelle le développement serait plus fort que la diplomatie ou la défense ; je ne crois pas que nous en soyons là. C'est le rôle du ministère des affaires étrangères et de nos ambassadeurs sur le terrain. En revanche, la France a retrouvé les trois instruments qu'elle doit articuler pour avoir la meilleure réponse possible.
Entendons-nous bien, nous sommes le D de développement. Nous ne faisons pas le travail de sécurité, pas plus que de diplomatie ou d'urgence. Il y a là trois métiers différents. Nous avons rechargé, pourrais-je dire, l'instrument qui traite de la question des causes structurelles des crises dans le temps de la crise. On fait du développement dans les crises. Il faut sortir de la vision séquentielle, avec le temps de la sécurité, le temps de la diplomatie, puis le temps du développement. Avec un tel raisonnement, on arrive toujours trop tard et le pays retombe dans la crise. Il importe d'utiliser avant, pendant et après la crise les trois instruments de la façon la plus efficace possible. Parfois, concernant la gouvernance, par exemple, c'est au moment de la crise que les choses bougent. Il faut alors avoir des moyens humains et financiers, ainsi que des moyens en termes d'expertise pour intervenir.
Nous entendons jouer pleinement notre mission de développement lors des crises. Celle-ci n'a pas changé, nous voulons l'engager au bon moment, de façon rapide et concertée avec les autres acteurs français qui interviennent dans ces territoires.