Notre commission, qui a défendu bec et ongles le service public de l'audiovisuel et a cru en Radio France dans un moment critique, ne peut que se féliciter des excellents résultats obtenus par ses antennes : 15 millions d'auditeurs représentent la plus grande audience nationale en termes de radio ; France inter a détrôné RTL, avec 6,3 millions d'auditeurs et 11,7 % des parts d'audience ; l'audience de France culture, avec 1 527 000 auditeurs quotidiens, connaît la plus forte progression du paysage radiophonique national, avec près de 28 %. De tels résultats démontrent l'appétence des Français pour la culture.
Je veux faire part à toutes vos équipes, qui oeuvrent dans l'ombre à la qualité du service public, de nos sincères félicitations. Il faut maintenir cette dynamique amorcée depuis la grève de 2015 qui a été la plus longue de l'histoire de votre entreprise. Les salariés ont payé un lourd tribut au redressement de Radio France et les performances de ces dernières années résultent de leur mobilisation. Or, je ne comprends pas, en ma qualité de défenseur intransigeant de la qualité de Radio France, que vous puissiez proposer 60 millions d'euros d'économies. Une telle proposition ne peut qu'avoir des répercussions sur la masse salariale qui a déjà baissé de 2,3 % ces dernières années. Vous vous contraignez ainsi à choisir entre le maintien des effectifs en sacrifiant des acquis, ou à imposer de la précarité en les conservant. De telles pratiques rappellent celles du secteur privé où les restructurations viennent souvent récompenser de bons résultats ! Prenons garde de ne pas démobiliser ces personnels qui sont à l'origine de ces succès ! A l'inverse, je pensais que pour fortifier le service public et assurer la consolidation du tournant numérique, - France Culture avec près de 24 millions de téléchargements numériques annuels étant à la pointe de la technologie -, de nouveaux moyens s'avéraient nécessaires.