Je vous rejoins totalement sur votre analyse de la défiance très forte vis-à-vis des institutions et des médias, qui implique une responsabilité particulière. Si le service public ne garantit pas, à lui seul, l'indépendance et le pluralisme, il peut y contribuer significativement. Une telle réalité plaide davantage pour des moyens supplémentaires que pour des réductions budgétaires. Vous nous avez expliqué que tous vos programmes étaient produits en interne dans votre entreprise et que vous souhaitiez que vos standards se rapprochent de ceux en vigueur chez les autres acteurs qui sont dans leur quasi-totalité privés. Comment une telle approche se traduit-elle pour les personnels ? Ce qui est produit en interne représente également un gage d'indépendance. L'existence d'une plateforme propre à Radio France permet également de garantir le lien avec vos auditeurs. Comment éviter de privatiser une part de cette production interne ? En outre, le montant du plan d'économies représente 10 % du budget de l'entreprise, avec des risques de déstabilisation, alors que vous enregistrez de très bons résultats. Dans ce contexte, je m'interroge sur votre excès de zèle - votre objectif de 60 millions d'euros va bien au-delà des 20 millions d'euros d'économies demandés par le Gouvernement - auquel consent manifestement, par son silence assourdissant, le ministre de la culture. Est-il pertinent de conduire aujourd'hui de telles réductions, alors que la prochaine réforme de l'audiovisuel, dont le contenu nous échappe pour le moment, pourrait en disposer ?