Intervention de Bernard Doroszczuk

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 16 mai 2019 à 10h15
Présentation ouverte à la presse du rapport annuel pour l'année 2018 de l'autorité de sûreté nucléaire asn sur l'état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en france par m. bernard doroszczuk président de l'asn

Bernard Doroszczuk, président de l'ASN :

S'agissant des moyens de l'ASN pour inciter les industriels de la filière nucléaire à se préoccuper des problématiques de compétences ou de ressources humaines, la première piste d'action consiste à les faire connaître. C'est ce que nous faisons.

Un point me paraît très positif : la constitution du groupement du GIFEN, et le fait qu'en début d'année, un plan a été mis en place par l'État pour accompagner la réflexion stratégique de la filière. De mon point de vue, il est tout à fait opportun que nous puissions nous exprimer, afin de signaler les cas que nous avons rencontrés, pour que, dans le cadre de la préparation de ce plan de filière, les différents acteurs puissent traiter cette question. D'ailleurs je souligne que les compétences clés : soudage, génie civil, etc., sont identifiées dans ce plan comme stratégiques. Il faut recréer ces compétences à l'intérieur de la filière.

Pour le reste, lors de nos inspections, nous pouvons intervenir lorsqu'un événement est lié à la gestion des compétences. Les grands exploitants ont anticipé le renouvellement des générations. Ils nous ont présenté des plans, notamment pour l'exploitation. EDF, mais aussi Orano et le CEA, ont fait un effort de recrutement pour anticiper les départs, de manière à recréer des compétences en interne.

Le sujet que nous pointons est surtout celui de la chaîne de sous-traitance et de fournisseurs, notamment des PME, où cette anticipation n'est pas faisable sans visibilité sur les marchés potentiels. Autant EDF peut estimer qu'il continuera à exploiter encore longtemps, autant un prestataire PME peut avoir un choix à faire entre renouveler ses compétences et éventuellement - ce qui serait dramatique - arrêter d'être un fournisseur du nucléaire.

Ces questions de compétences s'inscrivent plus dans notre devoir d'alerte que dans notre propre capacité d'action. Des décisions fortes ont déjà été prises par la puissance publique, à travers la création du plan de la filière.

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