Je remercie nos collègues de leurs explications. Le dossier est très complexe, et comprend de nombreux éléments d'interdépendance. Le volet politique est majeur, avec deux sujets contradictoires : nos relations avec la Russie, d'une part, celles avec les États-Unis, d'autre part. Les conditions d'exercice de la souveraineté européenne sont malmenées avec ces deux pays qui préemptent la question. D'autant qu'il faut prendre en compte le contexte international actuel, avec un président des États-Unis qui bafoue l'usage diplomatique en s'exprimant en Grande-Bretagne sur la politique intérieure anglaise et européenne.
Si l'on évoque les intérêts français, Engie est actionnaire, à hauteur de 10 %, du consortium Nord Stream ; Total n'en fait pas partie, mais est concerné par le raccordement de Yamal. Sans dire que les intérêts économiques français devraient dicter la politique de notre pays, quels sont les enjeux pour ces deux grands groupes ?
Quel est le niveau de dépendance de la France à l'égard de ces approvisionnements ? Avons-nous une diversification suffisante de nos sources énergétiques, notamment au Moyen-Orient, au Maghreb et en Afrique ? Total a récemment décidé d'investir dans le secteur gazier en Afrique.
Vous venez de présenter un jeu d'échecs dans lequel il faudrait examiner toutes les cases et toutes les pièces pour bien apprécier la situation !