La géopolitique du gaz en Europe est particulièrement complexe. Il ne faut pas oublier le big player qu'est la Norvège : 42 % des importations de gaz françaises viennent de Norvège. Nous avons fait un choix d'indépendance géopolitique, ce qui nous permet de limiter nos importations venant de Russie et d'Algérie.
L'ancien ambassadeur de Norvège en France, M. Rolf Einar Fife, qui fut l'un des grands négociateurs des accords avec la Russie sur la partition de la mer de Barents, notamment de ses champs pétroliers, vient d'être nommé ambassadeur auprès des institutions européennes à Bruxelles. Sur ces dossiers, la Norvège, qui n'est pas membre de l'Union européenne mais fait partie de l'Espace économique européen, pèse de manière importante. L'arrive massive du gaz russe inquiète beaucoup ce pays.
En ce qui concerne le gaz américain, Bernard Cazeneuve, en réponse à une question que je lui avais posée, m'avait répondu qu'il était hors de question que la France importe du gaz issu des sables bitumineux ou des gaz de schiste des États-Unis. De nombreux débats ont eu lieu au Parlement sur cette question. Les associations, notamment environnementales, sont également très réticentes.