Intervention de Joëlle Garriaud-Maylam

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 29 mai 2019 à 9h40
Situation au venezuela — Audition de M. Lorent Saleh co-récipiendaire du prix sakharov 2017 pour la liberté de l'esprit décerné à l'opposition démocratique au venezuela

Photo de Joëlle Garriaud-MaylamJoëlle Garriaud-Maylam :

Merci pour ce témoignage poignant qui en rejoint beaucoup d'autres. Nous avons une communauté française de 4 000 personnes au Venezuela et des élus consulaires qui restent sur place car ils estiment de leur devoir d'aider la population et leurs employés qu'ils nous disent avoir vu dépérir en deux ans. Comment peut-on nourrir une famille dans un pays où le salaire minimum moyen permet d'acheter douze oeufs ? Je veux aussi remercier le Président de la commission d'avoir pris l'initiative de cette audition car pendant des années nous avons assisté à un déni total de la situation au Venezuela. On a vu le pays se détériorer Je me souviens y être allée il y a dix ans et avoir alerté sur la descente aux enfers de ce pays riche. Cette situation de déni est très grave. J'ai vécu en Europe de l'Est et c'était la même chose. Je vous remercie d'avoir parlé du soi-disant soutien de cette dictature par le peuple. L'histoire se répète et nous fermons les yeux. J'ai fait de nombreux messages sur twitter et sur les réseaux sociaux auxquels des trolls ont répondu que tout allait bien. Il y a même un chef de parti en France, M. Mélenchon, qui soutient ce régime. Comment vous aider à faire passer le message que ce que fait ce régime est inacceptable? Il y a sept ou huit ans notre commission avait reçu tous les ambassadeurs d'Amérique latine et à cette occasion, j'avais interpellé l'ambassadeur du Venezuela mais, là encore, déni total. Je suis toujours pour une solution pacifique, j'admire la dignité du peuple vénézuélien mais on ne peut pas laisser des millions de personnes dans cette situation. Je dois dire que pour une fois, je ne serais pas opposée à une intervention américaine avec le soutien des Nations Unies si elle était plus habile que par le passé. On ne peut pas continuer comme ça !

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