Intervention de Jean-Louis Chaussade

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 19 juin 2019 à 10h45
Politique environnementale — Audition de M. Jean-Louis Chaussade président du groupe suez et de Mme Marie-Ange deBon directrice générale france de suez

Jean-Louis Chaussade, président du groupe Suez :

Vous avez indiqué, monsieur le président, les principales caractéristiques de notre groupe ; je vais les résumer et les amplifier. Suez produit un chiffre d'affaires d'environ 18 milliards d'euros et compte près de 90 000 collaborateurs. Engie possède 32 % de notre capital, aux côtés d'autres actionnaires français et étrangers. Suez développe des activités sur l'ensemble des continents : la France représente un tiers du chiffre d'affaires et des collaborateurs, l'Europe un peu moins d'un tiers et l'international 40 % du chiffre d'affaires. Nous sommes très présents en Australie, où nous réalisons plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires, en Asie - en particulier en Chine et, progressivement, en Inde - au Moyen-Orient et en Afrique, notamment au Maroc et en Algérie, mais aussi au Sénégal où l'adjudication des eaux nous a été confirmée vendredi. Suez développe également des activités sur le continent américain, au Chili comme en Amérique du Nord. Nous sommes enfin actifs dans les territoires ultramarins français, principalement dans le domaine de l'eau. Notre activité dans l'économie circulaire et le recyclage est principalement concentrée en Europe : en France évidemment, mais également en Grande-Bretagne, en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. Nous avons récemment acquis l'activité d'eau industrielle du groupe General Electric, GE Water. Le secteur correspond désormais à 40 % de l'activité du groupe.

Suez se trouve au coeur de la révolution de la ressource qui conduit à considérer que nos déchets représentent les ressources de demain et, partant, à entrer dans une logique de recyclage des produits, avec des conséquences sur la chaîne de valeur, sur l'emploi, sur la formation et sur la profitabilité de l'entreprise. Une seconde révolution, digitale, affecte tous les secteurs industriels avec un impact sur l'organisation de l'entreprise et sur sa relation avec ses clients. Les métiers du déchet et du recyclage sont directement affectés par les réglementations et par les normes. Dans certains pays en voie de développement, elles n'existent pas et il n'y a ni collecte ni traitement des déchets. Puis, avec l'émergence des classes moyennes, comme en Inde ou en Chine, apparaissent les problématiques de protection de l'environnement et de qualité de l'eau. Les directives européennes et le texte à venir sur l'économie circulaire auront évidemment un impact très fort sur nos métiers.

Les assises de l'eau ont mis plusieurs sujets en exergue, notamment s'agissant des réseaux. Vous avez raison : nous perdons environ 20 % de l'eau injectée dans les réseaux, soit un taux d'efficacité de 80 % correspondant au point d'équilibre entre le coût de l'amélioration du rendement et le revenu supplémentaire espéré. Modifier ce point d'équilibre économique ressort d'une décision politique qui aura des conséquences sur le prix de l'eau.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion