La France connaît un déficit commercial avec la Chine qui oscille entre 20 et 25 milliards d'euros. Nous importons beaucoup de produits emballés. On peut alors s'interroger : à qui appartiennent ces emballages ? Les politiques publiques menées ne peuvent pas se limiter à un seul pays.
Nous répondons à des appels d'offres dans le monde entier. En Asie, nous construisons actuellement un centre de tri des plastiques en Thaïlande, nous travaillons en Chine sur des questions liées à la pollution. Ces métiers du déchet sont devenus formels et transparents pour nous, mais ils sont souvent informels dans beaucoup de pays et nous refusons alors d'y travailler pour des raisons éthiques. C'est pourquoi, dans des pays comme la Chine ou l'Inde, nous n'intervenons pas sur la collecte ou le tri des déchets, mais sur des traitements comme les incinérateurs ou les centres de traitement de déchets dangereux. Notre stratégie internationale est claire : nous rendons des services en fonction de la demande et dans les pays cibles dont j'ai parlé tout à l'heure.
Par ailleurs, nous sommes tout à fait conscients des conséquences des changements climatiques sur l'accès à l'eau. Il faut savoir que 40 % de la population mondiale vivra dans une zone de stress hydrique en 2035. Nous ne travaillons pas en Israël, parce que la ressource en eau de la Palestine est pompée à 90 % par les Israéliens et que nous ne voulons pas participer à ce qui nous apparaît comme un déséquilibre. En revanche, nous travaillons en Jordanie, pays le plus pauvre du monde en ce qui concerne la ressource en eau ; nous y produisons 10 % des ressources par recyclage des eaux résiduaires.
Nous sommes une entreprise de services, qui est au service de la population, et nous travaillons de manière éthique. J'ai été en poste en Argentine et je peux vous dire que, lorsque l'eau est arrivée dans les quartiers pauvres, nous étions tous très heureux.