Monsieur le Premier ministre, c’est la crise et la colère dans la filière betterave-sucre-éthanol française !
L’annonce par le groupe allemand Südzucker, voici plus de deux mois, de la fermeture de deux sucreries, à Cagny et à Eppeville, met cette filière en danger, sans parler des menaces qui planent également sur les usines de Bourdon, de Toury et d’Erstein.
Monsieur le Premier ministre, cette annonce concerne plus de 1 000 emplois directs et indirects, dans un contexte économique tendu. Elle menace également la culture de la betterave à sucre pour 2 500 planteurs et pourrait se traduire par une réduction de 10 % de la capacité industrielle de la France.
Les deux sites que j’ai évoqués font actuellement l’objet de plusieurs scénarios de reprise mobilisant l’ensemble des agriculteurs de ces bassins. Or le groupe Südzucker ferme la porte à d’éventuels rachats. Il contourne l’esprit de la loi Florange en envisageant de laisser une poignée de salariés sur ces sites d’activité, alors qu’un plan solide de reprise a été bâti par les planteurs.
Il est inadmissible que vous ne répondiez pas aux demandes d’audience que vous ont adressées dès le 29 mai les élus et les responsables de la filière. Vous renvoyez ce dossier au ministre de l’agriculture, alors que, comme vous le savez, ce dossier n’est pas qu’agricole : l’enjeu est aussi industriel, économique et social. Il vous concerne directement !
C’est à vous, et à vous seul, monsieur le Premier ministre, de traiter ce dossier. C’est votre devoir ! Il est impératif que vous preniez les dispositions nécessaires pour favoriser le dialogue entre Südzucker et les betteraviers français.
Le statu quo est inacceptable. La France ne saurait accepter une manœuvre d’une entreprise allemande sur une partie de son industrie qui tend à casser la filière française. Que comptez-vous faire ?