Madame la sénatrice, je vous remercie de votre question et de la façon dont vous l’abordez : comme vous l’avez souligné, le sujet est extrêmement complexe.
Le phénomène que vous avez décrit a d’abord émergé dans la capitale, avec l’arrivée de nombreux mineurs, dont un certain nombre étaient d’origine marocaine. Nous avons d’emblée pris l’attache des pays de départ de ces jeunes, afin notamment d’obtenir des informations sur ceux-ci. Je peux vous dire qu’une coopération renforcée est d’ores et déjà à l’œuvre avec le ministre de la justice sur ce sujet. Elle nous a permis de judiciariser de nombreux cas lorsque les faits le justifiaient. Nous avons obtenu des résultats probants en matière de renvoi de ces mineurs dans leur pays d’origine quand un tel retour relevait de la procédure.
L’action du ministre de l’intérieur s’est par ailleurs concentrée sur la lutte contre les trafics d’êtres humains, plus particulièrement sur le démantèlement des réseaux. La lutte contre les filières de passeurs, sous l’égide du parquet, est un objectif prioritaire : plus de vingt-cinq réseaux ont été démantelés en 2018.
S’agissant plus particulièrement du département de la Gironde, l’arrivée de mineurs d’origine marocaine ou algérienne a en effet causé des troubles à l’ordre public. Cette arrivée est due à la modification des réseaux et des voies d’immigration en Europe. Celles-ci passent désormais par l’Espagne et un département comme le vôtre, madame la sénatrice, est en conséquence plus fortement touché.
Sachez que nous prenons ce problème très au sérieux. Dès demain, la préfète de Gironde rencontrera les consuls marocain et algérien, afin de mettre en place un réseau de coopération similaire à celui qui avait été mis en œuvre à Paris avec la préfecture de police.