Je ne veux pas rejouer le match de l’outre-mer, mais certaines choses méritent d’être dites. Un professeur agrégé qui arrive en Polynésie vole deux postes. C’est la réalité ! Depuis mon bureau, j’ai vu les rapports, les lois, tout ce qui a été couché sur le papier à Paris… Mais, sur le terrain, en particulier dans nos collectivités ultramarines, règne une véritable mafia.
J’entends beaucoup qu’il faut faire des économies, mais un expatrié dans nos collectivités a tous les avantages, quel que soit le poste qu’il occupe dans la fonction publique d’État. On pourrait aussi recruter nos enfants, à condition bien sûr qu’ils soient compétents. Nombre d’entre eux sont allés faire des études en métropole et pourraient occuper ces postes.
Pour prendre l’exemple concret de la Polynésie, les CPE, les proviseurs dans les lycées et les professeurs sont recrutés en métropole. Je crains que nos enfants polynésiens n’aient même pas la chance de postuler à ces postes, et ils seront encore moins prioritaires. Tout sera déterminé en fonction des connaissances d’untel ou untel – tel est le système qui s’applique aujourd’hui –, et nous serons encore une fois laissés sur le bord de la route.