Mme la rapporteur a raison : cet amendement tend à modifier la loi de 1984, qui concerne les cadres d’emploi de la fonction publique territoriale, et il n’est donc pas valable sur un plan formel.
La question soulevée est malgré tout pertinente, même si des progrès ont été enregistrés.
Au début des années 2000, on comptait 700 corps d’emploi dans la fonction publique d’État ; ils ne sont plus que 200 aujourd’hui à la suite des regroupements qui ont été opérés. Surtout, un travail interministériel a été mené, notamment pour réduire les écarts de rémunération, où les différences sont les plus criantes, dans les emplois administratifs et techniques dès lors que les conditions d’emploi sont identiques. Là où subsistent des différences au sein de mêmes directions déconcentrées, cela concerne des corps et des emplois très particuliers.
On observe – cela rejoint votre souhait – à la fois une meilleure coordination interministérielle entre les différents corps, pour garantir une forme d’égalité, et le maintien de conditions d’emploi non statutaires, plutôt en matière indemnitaire ou d’avantages particuliers liés au rattachement ministériel.
Il existe un certain nombre d’exemples assez frappants. Dans des départements de petite ou moyenne taille, selon le point de vue, qui comptent entre 300 000 et 400 000 habitants, les directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations, les DDCSPP, peuvent accueillir entre 80 et 100 agents qui, ce n’est pas rare, peuvent dépendre de 14 ou de 15 budgets opérationnels de programme, ou BOP, donc d’autant de conditions différentes pour tel ou tel aspect de leur carrière ou de leur rémunération.
Ce matin se tenait un comité interministériel de la transformation publique qui a été l’occasion pour le Premier ministre d’annoncer le rapprochement de certains services déconcentrés, ainsi que la volonté de mutualiser les fonctions support, notamment au niveau des secrétariats généraux.
Pour ce qui me concerne, j’ai appelé mes collègues à saisir et les secrétaires généraux des ministères et les responsables des services déconcentrés, pour que, chaque fois que c’est possible, nous puissions rapprocher ou fusionner ces fameux BOP – pardonnez-moi ce sigle – et faire en sorte que, dans les services déconcentrés et les fameuses directions interministérielles, ceux qui travaillent ensemble soient tout simplement traités de la même manière lorsqu’ils exercent le même métier.
D’un point de vue réglementaire, nous avançons, ce qui n’enlève rien au sujet que traite cet amendement, en dépit de son caractère inopérant.
Sous le bénéfice de ces explications, je demande le retrait de cet amendement.