Cet amendement vise à apporter des précisions nécessaires au présent article. En effet, l’article 85 de la loi de programmation relative à l’égalité réelle outre-mer et portant autres dispositions en matière sociale et économique a instauré une priorité dans les mouvements de mutation pour les fonctionnaires justifiant du centre de leurs intérêts matériels et moraux, le CIMM, dans un territoire d’outre-mer.
Il s’agissait alors de rendre prioritaire le retour des fonctionnaires ultramarins affectés en métropole, qui pouvaient se trouver dans des situations personnelles, familiales ou économiques extrêmement complexes en raison de l’éloignement, vers leur territoire d’origine.
Pourtant, près de deux ans après l’entrée en vigueur de cet article, précisé par la circulaire du 1er mars 2017, les fonctionnaires et leurs représentants signalent de nombreux dysfonctionnements quant à son application.
Aussi, afin d’améliorer l’application de ces dispositions et de garantir l’égalité de traitement des demandes de mutations, nous proposons qu’un décret impose une définition du CIMM, afin de garantir que ses critères soient communs à toutes les administrations concernées. Nous regrettons l’irrecevabilité qui a frappé notre amendement tendant à proposer une telle définition.
En effet, le caractère aléatoire de l’évaluation du CIMM selon les administrations, voire d’un service à l’autre ou d’une année sur l’autre, pèse sur de nombreux fonctionnaires d’origine ultramarine.
Nous souhaitons également rappeler que les demandes de mutation et les questions de mobilité sont exclues des prérogatives des commissions administratives paritaires et reviennent donc aux services des ressources humaines des administrations, avec les risques d’interprétation que cela comporte.
Nous constatons que des recours sont introduits à ce sujet auprès des tribunaux administratifs constatés ; nous-mêmes, en tant que parlementaires, sommes régulièrement sollicités par des fonctionnaires de différents corps et de différents services qui déplorent que l’on ne prenne pas en compte le CIMM qui accompagne leur demande de mutation.
Nous proposons donc que les critères d’appréciation en soient établis de façon transparente, par décret, afin que le CIMM ne puisse faire l’objet d’interprétations incertaines ou injustes.