À titre personnel, je considère qu'il n'existe aucune difficulté pour trouver des capitaux en France.
Pour avoir approché d'assez près les start-ups et les acteurs de l'innovation, je pense que les difficultés apparaissent seulement pour les grands tickets de plusieurs centaines de millions d'euros. Les entreprises qui s'appuient sur une bonne idée n'ont aucun souci pour trouver des financements.
Il est plus difficile de trouver des porteurs ayant une ambition. Or sans ambition démesurée on ne peut créer de géant du numérique. Le point commun de toutes les grandes entreprises du numérique, et notamment celles de la Silicon Valley, est de vouloir changer le monde, voire de prendre possession d'une partie du monde.
L'Assemblée nationale, le Sénat et un grand nombre de collectivités territoriales nous ont demandé d'ouvrir Tchap. Nous espérons pouvoir bientôt répondre favorablement à cette demande.
La création d'une messagerie instantanée garantissant que les données échangées entre agents publics, cabinets ministériels ou parlementaires ne se baladent pas aux quatre coins du monde nous a semblé indispensable. Nous avons donc noué un partenariat avec une PME franco-anglaise. Après nous être assurés que l'accès au code source était ouvert, afin de favoriser son développement, nous avons investi en mobilisant des développeurs de l'État aux côtés de ceux de l'entreprise. Au final, avec un budget relativement limité, nous avons produit une application de messagerie instantanée sécurisée qui semble très appréciée des usagers. Sans publicité, nous dénombrons quasiment 35 000 agents publics utilisateurs en moins de deux mois.