Intervention de Nadi Bou Hanna

Commission d'enquête Souveraineté numérique — Réunion du 25 juin 2019 à 14h30
Audition de M. Nadi Bou hanna directeur interministériel du numérique et du système d'information et de communication de l'état au ministère de l'action et des comptes publics

Nadi Bou Hanna, directeur interministériel du numérique et du système d'information et de communication de l'État :

Il s'agit d'un investissement pur, assez léger en termes de coûts de fonctionnement, si ce n'est pour l'hébergement des machines. Il n'y a aucune licence. Nous avons voulu offrir aux agents l'équivalent de WhatsApp ou de Telegram sans leurs inconvénients.

Il est assez difficile de mesurer le retour sur investissement de ce dispositif dont le coût global s'élève environ à 1 million d'euros et qui devrait, à terme, concerner l'ensemble des agents publics et une grande partie des collectivités territoriales. À l'aune des grands projets de l'État, nous sommes donc très en-deçà des périmètres habituels.

Nous sommes en train de faire de même avec la web-conférence et avec les solutions collaboratives. Nous voulons favoriser la gestion des grands projets en transcendant les clivages administratifs classiques.

Comme l'a annoncé le Premier ministre, nous déploierons demain 300 maisons « France service » supplémentaires sur l'ensemble du territoire. Si nous ne mettons pas à disposition de ces maisons les outils de travail nécessaires pour échanger avec le reste de l'administration, elles ne pourront qu'expliquer à leurs usagers le contenu du site service-public.fr sans entreprendre aucune démarche d'accompagnement ni les renseigner sur l'avancement de leurs demandes. Sans outils efficaces, nous passerons à côté de la constitution d'un lien durable et de qualité avec les usagers.

Il serait trop facile de tenir leur large externalisation pour responsable de l'échec des grands projets. Certains grands projets externalisés dont on a su maîtriser le pilotage ont réussi. Une autre clé de lecture tient à la difficulté de savoir arrêter un projet. Lancer un projet, tout le monde sait le faire. Tenir des points réguliers d'avancement et d'interrogation sur la trajectoire suivie est tout autre chose. J'essaie d'insuffler une telle dynamique en développant davantage les rendez-vous réguliers avec les ministères.

Ces interventions plus en amont nous font défaut depuis des années. Nous voulons agir comme un cabinet de conseil interne à l'État dont les priorités et les orientations sont parfaitement alignées avec les siennes.

Je souhaite que les ministères puissent saisir cette force de frappe au sein de la Dinsic bien avant que les trajectoires ne soient dessinées, les cahiers des charges écrits et les prestataires retenus. Si nous arrivons à développer ce partenariat de confiance interne à l'État, nous devrions voir le taux de glissement baisser dans les prochaines années.

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