Chaque fois que l'usage est bon, le logiciel libre a sa place.
Un certain nombre de ministères a choisi des suites bureautiques open source avant de faire marche arrière, une partie des fonctionnalités espérées n'étant pas au rendez-vous. D'autres ministères ont continué à utiliser ces suites bureautiques. Je fais partie de ceux qui ont lancé, voilà un peu plus de quinze ans, la suite Open office au sein des douanes.
Si l'on force la main des agents pour des raisons de modèle économique, ils utiliseront probablement Google docs en ligne.
De plus, cela fait bien longtemps que plus personne ne croit que l'open source est gratuit. On regarde aujourd'hui les coûts de maintenance et les écosystèmes constitués avant de choisir telle ou telle solution open source. Chaque fois que l'on a la certitude de l'existence d'un écosystème, et non d'un acteur unique fonctionnant sur un autre mode que la licence, on regarde de plus près pour voir si cette solution est adéquate sur le segment concerné.
Enfin, le coût complet des logiciels libres n'est pas si éloigné de celui des logiciels propriétaires...
Une des constantes de l'échec des grands projets réside dans leur durée : entre cinq et quinze ans. Une grande inflexion consiste à conduire des projets avec la méthode « Agile », c'est-à-dire adopter une approche beaucoup plus itérative. Plutôt que de viser tout de suite la cible exhaustive avec l'ensemble des fonctionnalités attendues par l'ensemble des parties prenantes, il faut être capable d'avoir des temps d'atterrissage beaucoup plus courts, à six, à douze, à dix-huit mois. Il s'agit des points de rendez-vous que j'évoquais voilà quelques instants pour être capable d'infléchir, voire d'arrêter des projets. C'est cette méthode qui nous permettra, demain, d'améliorer le pilotage des projets de l'État.