On a tendance à accoler le terme « ouverture » à chaque fois qu'il est question de données, notamment au sein de l'État.
La loi pour une République numérique a généralisé l'ouverture des données. En évoquant la performance, je soulignais que le numérique devait nous permettre d'exploiter les données pour produire le meilleur service possible. La question de la circulation de la donnée au sein de l'État et entre l'État et les collectivités territoriales a sans doute été sous-priorisée ces dernières années. Si l'on veut vraiment simplifier, il faut arrêter de demander plusieurs fois les mêmes choses aux Français et généraliser enfin l'interconnexion des données tout en préservant les libertés individuelles. La question de la circulation me paraît plus importante que celle de l'ouverture des données.
À qui profite l'ouverture et qui va s'en saisir ? Voilà quelques semaines, les données des transactions immobilières ont été ouvertes. Une PME française s'en est alors saisie pour proposer un service à valeur ajoutée. On peut également craindre que les grandes plateformes qui disposent des ingénieurs et des volumes financiers ne captent d'autres données pour les exploiter au mieux et créer leurs propres services à valeur ajoutée.
Cette crainte s'exprime dans certains territoires. J'y suis réceptif. C'est la raison pour laquelle je préfère focaliser l'énergie de la Dinsic sur la circulation de la donnée et la simplification induite pour les services rendus aux usagers et sur la construction des nouvelles politiques publiques.
Nous avons ainsi mis en place un pôle « intelligence artificielle » au sein de la Dinsic, recruté des Data scientists, recruté des entrepreneurs d'intérêt général pour relever un défi porté par un ministère ou un autre... Nous devons arriver à diffuser largement cette culture de la donnée au sein de l'État.