J'ai apprécié vos interventions et je reconnais que vos propositions « décoiffent ». Rappelons que la « crise des gilets jaunes » est née du problème du pouvoir d'achat, mais aussi d'un sentiment d'abandon dans les territoires ruraux. Nous devons donc bâtir ces projets en en tenant compte.
Au sujet du phénomène métropolitain évoqué par Nadine Levratto, nous parlons souvent de ruissellement. Or, il s'arrête souvent à quelques kilomètres des métropoles et ne va pas suffisamment loin dans la ruralité.
Romain Pasquier a soumis des propositions intéressantes, mais qui semblent difficiles à mettre en oeuvre sur le terrain. Nous avons en France une spécificité : nous comptons plus de 500 000 élus, dont 90% le sont de manière bénévole. L'éloignement des citoyens et des élus pose problème. À une époque, nous avons considéré que « big is beautiful » : tout ce qui était grand était magnifique. Nous avons donc regroupé des régions. Sommes-nous ainsi plus proches des citoyens ? Sommes-nous plus efficaces ? Avons-nous réalisé des économies ?
Un rapport publié par Yves Krattinger, Jacqueline Gourault et Claude Belot sur l'intelligence territoriale avait proposé différents scénarios. L'idée avait été évoquée de créer deux couples (la communauté de communes et la commune d'une part, le département et la région d'autre part) et le conseiller territorial. Cette idée aurait permis une première approche sans brutalement décider les choses. Cette avancée pourrait-elle être intéressante ?
J'ai été président d'un pays devenu PETR. À l'origine, les pays avaient été créés comme des outils de préfiguration des communautés de communes. Je m'interroge aujourd'hui sur la pertinence de ces superstructures.
Enfin, ne pourrait-on, comme l'a suggéré Romain Pasquier, imaginer une expérimentation sur un territoire ou une région plutôt que demander l'application d'un texte de loi sur l'ensemble du territoire français ?