Intervention de Élisabeth Lamure

Commission des affaires économiques — Réunion du 26 juin 2019 à 9h00
Table ronde sur la refonte du dispositif public d'appui au commerce extérieur

Photo de Élisabeth LamureÉlisabeth Lamure, présidente :

Nous avons le plaisir d'accueillir aujourd'hui Mmes Odile Renaud-Basso, directrice générale du Trésor au ministère de l'économie et des finances, et Caroline Malausséna, directrice de la diplomatie économique au ministère de l'Europe et des affaires étrangères.

Madame la Directrice générale Renaud-Basso, c'est la première fois que notre commission vous reçoit depuis votre nomination à la tête de la DG Trésor, et nous sommes très heureux que vous ayez accepté notre invitation. C'est la seconde audition de notre commission sur la thématique de la transformation du système de soutien à l'internationalisation des entreprises françaises. Il s'agit là d'un enjeu que vous connaissez bien, ayant vous-même été chargée par le passé des sujets européens et internationaux à la Direction générale du Trésor.

Madame la Directrice Malausséna, votre direction, récemment renommée « Direction de la Diplomatie économique », coordonne notamment les travaux relatifs aux secteurs prioritaires à l'export. Plus largement, la direction générale de la mondialisation, de la culture, de l'enseignement et du développement international est chargée du commerce extérieur et de l'attractivité de la France à l'international. Vous-même êtes également depuis peu représentante de l'État au sein de la COFREX, la compagnie qui organise les pavillons français dans les grands salons : vous avez donc une expérience concrète de l'accompagnement des entreprises françaises.

La compétitivité à l'export des entreprises, en particulier des PME, est un facteur déterminant pour la santé de notre économie. La situation de notre balance commerciale ne s'améliore pas, avec un déficit commercial qui s'élève, je le rappelle, à près de 59,9 milliards d'euros en 2018, alors que l'Allemagne dégage dans le même temps un surplus commercial de 244 milliards d'euros... Les producteurs allemands ont depuis longtemps su valoriser le « made in Germany » et chasser en meute. Or, sans gain de parts de marché à l'international, pas de croissance de nos PME et ETI ; moins de bénéfices à réinjecter dans la modernisation et l'innovation ; et au bout du compte, la fragilisation de notre base industrielle. Il est donc urgent de relever le défi de l'export.

Le Gouvernement annonçait il y a un peu plus d'un an une nouvelle « Stratégie en matière de commerce extérieur » et une réforme de l'accompagnement des entreprises à l'export. Nous avons reçu le mois dernier CCI France, Business France et Bpifrance, qui nous ont présenté cette réforme et l'évolution de leurs rôles respectifs. Parmi les objectifs figure une meilleure coordination entre les acteurs via une « Team France Export ». Cependant, au sein même de l'administration, les compétences sont éclatées. Ma question est la suivante : alors que la logique de « guichet unique » semble appelée à se mettre en place sur le terrain, ne faudrait-il pas rationaliser l'organisation de l'administration en matière de commerce extérieur et de développement international des entreprises ? La fragmentation des compétences n'est-elle pas source de complexité ou de doublons ?

D'autre part, je m'interroge sur l'évolution du financement de l'accompagnement à l'export. Les subventions budgétaires de Business France, de l'Assurance Export de Bpifrance, se réduisent (- 2,5 millions et - 7,6 millions d'euros respectivement), ainsi que les effectifs. Le Gouvernement compte-t-il mobiliser tous les moyens financiers et humains nécessaires au succès de cette réforme ?

Enfin, j'aimerais que vous nous donniez davantage de précisions sur la mise en oeuvre concrète de la « Team France Export » à l'étranger. Comment les partenaires privés, autres que Business France ou que les CCI à l'international, qui se verraient confier l'accompagnement des entreprises, seront-ils labellisés ? Comment s'intègreront-ils dans les services économiques ? Est-ce certain que la qualité et le coût soient au rendez-vous ?

Je vous cède maintenant la parole pour un propos liminaire. Mes collègues vous adresseront ensuite leurs questions.

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